Les finances communales béninoises affichent des résultats contrastés à mi-parcours de l’année 2025. Selon la Note de conjoncture des finances locales au deuxième trimestre 2025 publiée par la Direction générale du trésor et de la comptabilité publique (Dgtcp), les 77 Communes du Bénin ont mobilisé 20,41 milliards de FCfa de recettes de fonctionnement à fin juin, soit 19,13 % des prévisions annuelles. Ce niveau marque un léger recul de 2,18 % par rapport au premier semestre 2024, où les recettes s’élevaient à 20,86 milliards.
Cette baisse s’explique principalement par le repli des recettes fiscales, tombées à 4,80 milliards de FCfa (–33,64 %), et des recettes non fiscales, estimées à 4,29 milliards (–19,63 %). En revanche, les dotations et subventions de l’État ont progressé de 31,05 %, atteignant 10,77 milliards de FCfa, traduisant une dépendance accrue des Communes vis-à-vis du budget national. Les dépenses de fonctionnement s’élèvent à 17,37 milliards de FCfa, en hausse de 11,34 % par rapport à 2024. La masse salariale représente près de la moitié de ce montant (8,14 milliards, +6,91 %), tandis que les achats de biens et services et les autres charges réelles connaissent des hausses marquées, respectivement de 37,69 % et 65,33 %. Seules les charges des élus enregistrent une baisse de 6,36 %.
Épargne brute en progression
Malgré le recul des recettes propres, les Communes dégagent une épargne brute de 28,19 milliards de FCfa, en hausse de 27,9 % sur un an. La performance la plus remarquable revient à Cotonou, dont l’épargne atteint 5,53 milliards de FCfa, soit une progression spectaculaire de 245,1 %. À l’inverse, les autres Communes à statut particulier voient leur épargne chuter de plus de 55 %. Globalement, les Communes ordinaires affichent une amélioration de 9,77 %. L’investissement communal reste le maillon faible. Sur 39,27 milliards de FCfa de prévisions annuelles, seules 13,01 milliards ont été mobilisés (33,12 %). Les dépenses d’investissement s’élèvent à 11,57 milliards, en hausse de 43,25 %, mais ne représentent que 5,93 % des 188,99 milliards programmés. Les projets concernent surtout les constructions (5,80 milliards) et équipements (1,64 milliard), tandis que plusieurs Communes, comme Dangbo, Lokossa ou Savalou, enregistrent des taux quasi nuls. La Dgtcp appelle à un redressement au second semestre et à une révision réaliste des prévisions budgétaires. La dépendance accrue aux subventions de l’État, conjuguée à la faible mobilisation fiscale, continue de fragiliser les finances locales. Alors que 56,54 milliards FCfa sont prévus au titre du FADeC en 2025, l’enjeu demeure la soutenabilité et l’autonomie financière des Communes, conditions essentielles pour leur plein rôle dans le développement territorial.
Léonce Adjévi




















