Les 13 et 14 décembre 2021, Cotonou a abrité la réunion des ministres en charge de l’agriculture et du commerce de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Une rencontre de haut niveau qui a été pour les participants, l’occasion de prendre une série de resolutions en vue d’endiguer la flambée des prix des engrais chimiques dans l’espace.
La flambée des prix des engrais chimiques constitue une menace pour le secteur agricole et pourrait induire une crise alimentaire sans précédent si rien n’est fait pour parer au plus pressé. C’est ce qui a justifié la reunion des ministres de l’agriculture et ceux du commerce de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) à Cotonou. Au terme des deux jours qu’ont duré les travaux, neuf (9) recommandations ont été faites. Au nombre de celles-ci quatre (4) recommandations vont à l’endroit des Etats membres de l’Uemoa. Il s’agit pour ceux-ci de prendre les dispositions qui s’imposent pour attribuer les marchés de fournitures d’engrais au plus tard le 15 janvier 2022, eu égard à la tendance haussière des prix observes sur le marché et aux délais importants de livraison. Les Etats devront par ailleurs prendre des mesures pour sécuriser l’approvisionnement des engrais pour les cultures vivrières dont les besoins sont évalués à près de 2.400.000 tonnes avec une bonne partie à couvrir avant le début de la campagne agricole, ceci pour faciliter l’accès au financement pour les importations d’engrais. Aussi, les membres sont-ils invites à oeuvrer pour la suppression de toutes les taxes sur les engrais là où elles existent et d’apurer les arriérés de dettes aux fournisseurs des engrais. Il leur est également recommandé de prêter une attention à la charge qui pèse sur les producteurs des cultures vivrières en lien avec la cherté des engrais en vue de soutenir l’élan de production dans l’espace Uemoa et de répartition équitable des efforts à consentir par les différentes parties prenantes (Etat, importateurs, distributeurs, producteurs et consommateurs). Une autre resolution recommande de renforcer le dispositif de contrôle de la qualité des engrais dans les Etats et de suivre et communiquer sur les prix, les stocks et les mécanismes d’approvisionnement des engrais, notamment en vue de lutter contre les pratiques de ventes illicites et de bradage des engrais subventionnés. Les Etats membres de l’Uemoa, de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss) sont tous appelés à jouer leurs partitions pour anticiper sur les crises alimentaires que pourrait entraîner cette flambée des prix des engrais chimiques. Le communiqué final mentionne que les ministres ont pris la pleine mesure de l’enjeu lié au risque élevé d’hypothèque de la campagne agricole 2022-2023 et ont fait le choix stratégique de promouvoir l’investissement d’urgence dans l’approvisionnement et la subvention des engrais dans l’espace en vue d’anticiper les crises alimentaires qui se présagent.
Abdourhamane Touré