L’acte 2 de la conférence de l’Alliance des partenaires africains pour la réponse aux catastrophes et aux épidémies (Apora) a eu lieu hier mardi 5 novembre 2024 à travers un exercice de simulation d’une attaque terroriste à Adounko. L’objectif est d’évaluer d’une part, les capacités de mise à l’épreuve des plans d’action, et de révéler d’autre part, les points forts des plans et des procédures d’urgence, ainsi que leurs lacunes et les aspects à améliorer.
L’exercice de simulation proposé à la deuxième journée des conférences de l’Alliance des partenaires africains pour la réponse aux catastrophes et aux épidémies (Apora) Bénin 2024 s’est déroulé dans un contexte bien précis : depuis quelques semaines, des informations persistantes venant des canaux diplomatiques font état de l’imminence d’une attaque terroriste sur la ville de Cotonou. Face à cette menace, les autorités compétentes ont décidé de relever le niveau d’alerte des forces de défense et de sécurité. Nous en étions là quand au petit matin du 5 novembre 2024, le commissariat d’Avlékété a rapporté une collision au carrefour Adounko entre plusieurs véhicules dont un camion de la compagnie oryx qui transportait du gaz, un véhicule de transport de troupe et un bus de transport public. Suite à cette collision et sur le bas-côté, il y a eu choc suivi d’un incendie. Des services de secours ainsi que la police républicaine territorialement compétente ont été alertés et se dirigent vers le site de l’incident. C’est ainsi que se présente la situation de départ à laquelle les hommes en uniforme du Bénin ont préparé une riposte. Informée par le commissaire de d’Avlékété sur un acte terroriste qui s’est produit au carrefour Adounko, la directrice départementale de la police républicaine, appréciant le signe de l’urgence de l’information qu’elle a reçu, elle s’est empressée de lancer les unités de secours à savoir le groupement national des sapeurs-pompiers, le Samu avant de se diriger sur les lieux pour apprécier de visu l’évènement. Une fois sur les lieux de l’attaque et avant toute intervention des secours, les forces de sécurité ont procédé à la recherche de débris d’explosif autour du véhicule accidenté. Après le checking, la situation réelle du terrain a révélé qu’il ne s’agit pas d’un acte terroriste, mais plutôt une catastrophe, un accident d’envergure puisqu’il y n’a pas de débris d’explosif et de cratère. La zone a été déclarée saine pour les unités de secours qui se sont déployées sur le terrain. Un cordon rouge est mis en place pour faciliter la prise en charge des victimes. Il faut mentionner qu’en cas de catastrophe, la police républicaine se trouve avant, pendant et après. Elle alerte, renseigne, maintient l’ordre, enquête et secourt au besoin. L’accès à la zone est interdit aux usagers de la voie et aux riverains. En gros, toutes les parties prenantes se sont mobilisées pour éteindre le feu et prendre en charge les victimes de façon optimale.
Un exercice de simulation grandeur nature
Après la présentation de l’exercice de simulation, les forces de défense et de sécurité ont reçu une salve d’applaudissements. C’est une première au Bénin et en Afrique selon plusieurs représentants des Forces armées africaines en charge de la protection civile. Le colonel major Léonce Ahouanvoeke facilitateur de la 10ème édition de l’Apora au Bénin s’en est réjoui. Car le Bénin a démontré une fois encore sa capacité à faire aux catastrophes et épidémies. Pour le lieutenant-colonel Rym Abid de l’armée tunisienne, médecin infectiologue, elle a assisté à un exercice de simulation complet qui a fait intervenir plusieurs acteurs avec une parfaite coordination. « Je félicite tous les intervenants, le commandement pour avoir réussi à réunir les policiers, les militaires, la santé militaire et même les civils en un temps record. C’est la première fois que j’assiste à un exercice avec autant d’ampleur et je suis réellement satisfaite et je félicite une fois encore les organisateurs pour la qualité et la rigueur de cette simulation », a-t-elle confié aux médias. Quant au médecin colonel Jalal Kasouati du Maroc, cet exercice de simulation est un couronnement des neuf précédentes éditions de l’Apora. « On a appris pas mal de chose dans la prise en charge, dans la coordination et de collaboration entre les différents départements et je félicite le Bénin d’avoir déployé de gros moyens. On a vu des déploiements d’avion militaire pour évacuer les cas urgents. Il y avait pas mal de choses à voir dans le scénario, c’est-à-dire l’accident sur la voie publique, l’implication des véhicules militaires et civils. En somme, tout est bien orchestré», a affirmé ce dernier. En termes de points faibles, il a estimé qu’il fallait déployer les moyens en même temps et non pas attendre l’évolution de la situation.
Le Bénin s’entraine davantage à mieux gérer
Pour la 10ème édition de l’Apora, le Bénin a fait fort, il a pris le risque de convier l’ensemble des acteurs de Apora à quitter les salles de conférence pour être face au défi commun qui est la gestion réelle des catastrophes et des épidémies. « L’exercice de simulation est le fruit d’un entrainement coordonné sur plusieurs semaines sinon plusieurs mois de tous les acteurs. C’est un challenge qui trace la voie pour les différentes parties prenantes pour la gestion des catastrophes et des épidémies. Modestement, c’est la contribution du service de santé des armées pour la réussite de ces drames. Le point central de la conférence est cet exercice de simulation que les acteurs des autres pays vont critiquer, amender et faire des inputs pour que dorénavant Apora soit beaucoup plus au complet. Le Bénin sans fausse modestie est prêt à affronter les catastrophes et les épidémies. Les acteurs de la santé qui sont venus des 38 pays d’Afrique et aussi les Etats-Unis sont convaincus que nous sommes prêts. Vendre notre pays dans sa capacité et dans sa réactivité » a fait remarquer le Colonel major Léonce Ahouanvoeke directeur central du service de santé des armées du Bénin.
Sergino Lokossou