Le Bénin est, depuis hier mardi 21 octobre 2025, l’épicentre d’une réflexion stratégique pour l’avenir du continent. Le projet de Cohésion sociale des régions Nord du Golfe de Guinée (Coso) a officiellement lancé son Colloque international à Cotonou, réunissant 250 décideurs, chercheurs et partenaires autour du thème crucial : « Fragilités, conflits, violences et cohésion sociale en Afrique ».
Ce rassemblement, qui s’inscrit dans la composante 3 du projet Coso, a pour ambition de capitaliser les connaissances face aux turbulences régionales. Y participent notamment des délégations des pays du projet (Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire, Mali) ainsi que des représentants de la Banque mondiale et de la Coopération Suisse. La cérémonie d’ouverture a mis en lumière la nécessité d’une nouvelle approche face à la complexité des défis actuels. Dr Adam Youssoufou, Directeur général de l’Abegief, a souligné que la rencontre « s’inscrit dans une dynamique de réflexion partagée, de production de connaissances et de valorisation des résultats scientifiques au service du développement durable et de la cohésion sociale telle que souhaitée par le président Patrice Talon ». À sa suite, le Professeur Roch Mongbo, président du Comité scientifique, a articulé la raison d’être du colloque autour d’un besoin de complémentarité entre le terrain et la recherche. « Une connaissance ne quitte vraiment sa nature de simple information pour devenir réelle connaissance éprouvée que lorsqu’elle s’est incorporée par l’action et s’y vit l’épreuve de la réalité », a-t-il insisté. Aussi, a-t-il rappelé que les zones frontalières, autrefois espaces de convivialité, sont « subitement devenues ces dernières années, le théâtre d’expression de turbulences ».
Valeurs africaines et politiques publiques au cœur des débats
Représentant les ministères sectoriels, Dossa Aguèmon a insisté sur l’ancrage culturel des solutions, affirmant que le colloque « s’inscrit en cela appelant à la réflexion autour des valeurs africaines telles que la solidarité, le respect de la communauté et la recherche du consensus ». Il a précisé l’attente des décideurs : « Les résultats des travaux doivent éclairer les politiques nationales et régionales, prévenir l’escalade des tensions et encourager la mise en œuvre de mécanismes de résolution pacifique des différends ». De son côté, Dr Adamou Mama Sambo, Coordonnateur du projet Coso, a souligné l’impératif régional. « Ce qui se passe dans le Sahel est en train de traverser les frontières. C’est pour cela que quatre gouvernements… ont jugé opportun de créer un espace pour construire ensemble des solutions concrètes », a-t-il précisé. Les travaux, déclarés ouverts par le Coordonnateur du projet, se dérouleront sur trois jours, organisés en six séquences majeures autour de quatre axes thématiques : gouvernance locale, changements climatiques, intégration régionale et rôle des institutions, avec la cohésion sociale comme fil conducteur. Le colloque qui va prendre fin le jeudi 23 octobre 2025 ambitionne de produire des recommandations pertinentes qui influenceront directement la mise en œuvre du projet Coso et les politiques de stabilité régionales.
Karol B. Sékou (Coll)




















