Le gouvernement du Bénin a mis en place un projet dénommé « Gbéssoké ». Il s’agit d’un programme de protection sociale qui couvre la période 2023-2026, en complément au projet Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch).
C’est une initiative qui a pour but de diversifier et consolider les services sociaux en vue d’accompagner les couches les plus défavorisés et contribuer ainsi à la réduction de la pauvreté au Bénin. Le programme Gbéssoké prévoit un appui au profit des ménages touchés par les effets de l’inondation ; une modernisation des espaces de protection sociale à travers la mutation des centres de promotion sociale en guichet unique de promotion sociale ; et enfin la distribution dans 12 communes du Bénin des cartes SIM aux ménages afin de bénéficier des transferts monétaires. Environ 150 mille ménages sont ciblés pour bénéficier de ces transferts destinés aux personnes les plus vulnérables.
Distribution des cartes Sim
Le programme « Gbéssoké«, initié pour soutenir les ménages vulnérables, a récemment franchi une étape cruciale avec la distribution des cartes Sim aux bénéficiaires. Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la microfinance, s’est rendue sur le terrain pour superviser cette opération cruciale qui précède le lancement des transferts monétaires. Dans quelques quartiers de Cotonou, la ministre a pu constater le bon déroulement de la campagne, malgré quelques difficultés initiales rapidement surmontées. Les élus locaux et les bénéficiaires ont exprimé leur gratitude envers le gouvernement, soulignant l’impact potentiel du programme sur les populations les plus démunies. Les acteurs impliqués dans le projet ont profité de cette visite pour rassurer les bénéficiaires confrontés à des problèmes administratifs. La chargée de projet du réseau Celtiis, l’opérateur Gsm sélectionné pour les transferts, a annoncé le renforcement progressif des équipes sur le terrain. De son côté, Jean Aholou, coordonnateur de Wuri, s’est engagé à résoudre les difficultés liées aux numéros d’identification.
Transfert monétaire
L’un des volets importants du programme Gbéssoké est le transfert monétaire aux ménages bénéficiaires. A cet effet, il est organisé dans des communes, une campagne de distribution de cartes Sim au profit des ménages bénéficiaires. Le lundi 8 juillet, la ministre Véronique Tognifodé est allée s’imprégner de l’évolution de cette campagne. Le gouvernement a mis en place à travers le ministère des Affaires sociales et de la microfinance, le programme sectoriel de filets de protection sociale productifs dénommé Gbéssoké. L’objectif est de mettre aux normes et d’augmenter le nombre des infrastructures destinées à la délivrance des services et prestations sociaux. En prélude à l’opération de transfert monétaire aux ménages bénéficiaires dont la phase-test démarre très prochainement, une campagne de distribution de carte Sim est organisée dans certaines communes. Pour constater le bon déroulement de l’opération, la ministre des Affaires sociales et de la microfinance Véronique Tognifodé, a effectué une descente dans quelques quartiers de la ville de Cotonou. Accompagnée des différents acteurs en charge de cette opération, cette descente a permis au ministre d’échanger avec les populations bénéficiaires rencontrées sur place.
Des ménages heureux
Selon les acteurs en charge de l’opération, « tout se passe bien », à part quelques dysfonctionnements enregistrés les premiers jours, mais qui ne sont pas de nature à entacher la suite de l’opération. Les élus locaux et les bénéficiaires ont exprimé leur reconnaissance au gouvernement. « C’est du jamais vu. Ce programme viendra soulager nos populations pauvres », assure la cheffe-quartier Gbegamey- Mifongou. Les différents acteurs retenus pour les transferts ont, quant à eux, rassuré les bénéficiaires dont les pièces d’identité ou encore les prises d’empreintes posent problème. « Nous renforçons au fur et mesure nos équipes sur le terrain, en fonction de la mobilisation. Tout ira bien », apaise la chargée de projet du réseau Celtiis. Le gouvernement a mis en place ce programme de filets productifs pour renforcer son dispositif de lutte contre la pauvreté au Bénin. Cette étape de distribution de cartes Sim est la dernière avant les transferts monétaires. « Très bientôt donc, la joie dans les ménages », annonce la ministre Véronique Tognifodé.
Gbéssoké le remède contre la pauvreté
Le coût global du programme « Gbéssoké » est de cent vingt-huit millions quatre cent soixante-dix mille (128 470 000) Dollars US, soit soixante-dix-sept milliards sept cent soixante-deux millions cent sept mille cent soixante-huit (77 762 107 168) Fcfa, dont dix-sept milliards deux cent trente-deux millions sept cent dix-sept mille deux cent quatre-vingt-seize (17 232 717 296) FCfa à la charge du budget national et le reste comme la contribution de l’Aid. S’agissant du second dossier, celui de l’accord de contre-indemnisation, le rapport de la Commission informe : « Dans le cadre du refinancement des certains projets Odd, la République du Bénin a mobilisé un prêt auprès de Deutsche Bank d’un montant de 350 millions d’euros, soit environ 229,58 milliards de francs CFA. Le décaissement de ce prêt a eu lieu le 30 juin 2023 pour une garantie du Fad allant jusqu’à 195 millions d’euros en première perte, couvrant principal et intérêt ; et une assurance de l’Ati-aca qui est une assurance de seconde perte couvrant la portion restante de principal et d’intérêt. »
De quoi s’agit-il réellement ? Selon ledit rapport, le gouvernement a obtenu du Fonds africain de développement (Fad) et de l’Agence pour l’assurance du commerce en Afrique (Ati-aca), des garanties lui ayant permis de mobiliser des ressources sur le marché international pour le refinancement de certains projets de 2022 et 2023. « Ce mécanisme de financement s’appuie sur une garantie partielle en première perte du Fonds africain de développement complétée par une assurance en seconde perte de l’Agence pour l’assurance du commerce en Afrique (Ati-aca). Les ressources ainsi mobilisées seront exclusivement affectées à des dépenses liées à la réalisation des objectifs de développement durable (Odd) dans les secteurs comme : l’agriculture et l’agro-industrie, l’eau et l’assainissement, la santé, l’habitat décent, l’éducation, les infrastructures durables, les énergies décarbonées, la connectivité et l’inclusion numérique, l’inclusion financière et la création d’emploi pour les jeunes et les femmes, la préservation du littoral, de la vie aquatique et de la biodiversité et la valorisation du patrimoine » , poursuit la même source. Pour les parlementaires, le gouvernement traduit dans les actes le « hautement social ». Cependant, certains ont souhaité que ce programme atteigne réellement les couches vulnérables.
Sergino Lokossou