Au Bénin, l’augmentation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) n’est pas à l’ordre du jour. Malgré les agitations enregistrées depuis la flambée anormale des prix des denrées de première nécessité, le gouvernement n’entend pas céder à une quelconque pression susceptible de le détourner de son objectif : satisfaire le grand nombre.
La solution facile trouvée par les partisans de moindres efforts pour faire face à la flambée des prix des produits ne sera pas mise en œuvre au Bénin. La revue à la hausse du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) réclamée à cor et à cri ne sera pas chose effective à l’heure actuelle. Le gouvernement est formel sur le sujet : pas question de céder aux revendications simplistes et exclusives. Au lieu d’avoir une vue étriquée et purement intellectualiste de la question en augmentant les salaires d’une frange de la population, Patrice Talon et son équipe privilégient plutôt la grande masse.Pour eux, la solidarité doit être nationale. Raison pour laquelle,la priorité est accordée depuis le premier quinquennat jusqu’au mandat en cours, entre autres, à l’accès à l’éducation de qualité, à l’eau potable, aux infrastructures et à l’électricité pour permettre à tous les Béninois de vivre décemment.En effet, il n’est pas superfétatoire de rappeler que le Bénin appartient aussi bien aux fonctionnaires qu’aux paysans et artisans. Vu sous cet angle, le gouvernement a donc très bien fait de choisir l’option collective au détriment de celle d’une minorité. Il est heureux de savoir que les partenaires sociaux, principaux interlocuteurs du gouvernement soient conscients du fait que le niveau actuel du Smig tient compte du marché et ne peut pas prendre en considération des phénomènes conjoncturels car si tel devait être le cas, les salaires voire le Smig seraient augmentés très régulièrement. Du coup, ils n’attendent pas dans l’immédiat une éventuelle augmentation des salaires. Mieux, tenant compte des discussions qu’ils ont eues il ya quelques mois avec le chef de l’Etat au Palais de La Marina, les syndicalistes doivent discuter du relèvement du Smig d’abord avec le secteur privé. Le débat doitse faire entre le patronat et les organisations syndicales avant que les partenaires sociaux ne se tournent vers l’Exécutif. Une telle démarche va sans doute prospérer car il n’y aura pas de raison que la décision prise par les parties ne soit pas appliquée.
Serge Adanlao