Le Comité départemental de protection de l’enfant du Zou (Cdpe-Zou) a tenu, le vendredi 05 août 2022, dans la salle de conférence de la direction départementale du commerce, sa première session ordinaire au titre de l’année en cours. Les acteurs, au cours de cette session, se sont appropriés le contenu de la nouvelle loi n°2021-11 portant disposition spéciale de répression des infractions commises à raison de sexe, des personnes et de protection de la femme en République du Bénin.
Nul n’a le droit de violenter la femme au Bénin. Le faire est une infraction grave réprimée par la loi n° 2021-11 portant disposition spéciale de répression des infractions commises à raison de sexe, des personnes et de protection de la femme en République du Bénin. Récemment votée et promulguée, cette loi est peu connue de la masse. Ainsi, lors de cette session du Cdpe réunissant les membres des comités villageois de veille, les responsables des Centres de promotion sociale (Cps) et les garants de la tradition, elle a été revisitée. Hervé Agbomahènan, le communicateur, a expliqué de long en large les subtilités contenues dans le texte en mettant l’accent sur les défis et le rôle que doivent jouer les acteurs de protection de l’enfant dans la prévention de la lutte contre les violences faites aux filles et aux femmes. Une fois aguerris, ceux-ci vont servir de relais de cette loi dans leurs communautés. « Nous les avons dotés de ces instruments, pour qu’ils s’en approprient davantage. En retour, ils vont contribuer à leur vulgarisation dans les communautés. C’est ce qu’on attend globalement de ces acteurs qui vont désormais nous aider à atteindre les objectifs que vise l’Etat », a-t-il expliqué. « Malgré cet arsenal juridique, le fléau persiste dans les villes et campagnes », font constater les participants. « Les pesanteurs sociologiques en sont les causes profondes », a répondu Hervé Agbomahènan. Pour sauter ce verrou, les garants de la tradition sont désormais impliqués dans cette lutte. « Dénoncer son mari, parler de l’intimité hors du cercle familial est un sacrilège. Cela sort de l’ordinaire, ce sont des interdits. Parfois, si des gens se trouvent dans des situations difficiles, parce qu’on n’en parle pas, cela peut aggraver la situation. Cela peut aussi entraîner la mort de celle ou celui qui est victime de la situation », a-t-il explicité. Ces gardiens des us et coutumes, associés au comité de veille vont désormais porter l’information dans les hameaux, et au niveau des institutions afin d’enrayer le mal. Cette année, la Direction départementale des affaires sociales et de la microfinance du Zou (Ddasm-Zou) a changé de fusil d’épaule. Elle accentue ses activités par rapport à la prévention qui s’appuie sur la sensibilisation. Ce qui oblige Sakinatou Gambari Imorou, épouse Adégoutè et son équipe à développer des thématiques pour mieux informer la population. Selon elle, cette approche novatrice pourra diminuer le nombre de cas et par conséquent, le nombre de prise en charge. En marge de cette session, les participants, au nombre d’une quarantaine, ont également évalué la mise en œuvre des recommandations précédentes en faisant ressortir les difficultés, les approches de solutions et les perspectives. Ils ont profité pour élaborer la feuille de route des activités du dernier semestre de l’année.
Zéphirin Toasségnitché (Br Zou-Collines)