Le nouveau président de l’Union islamique du Bénin (l’Uib), Cheikh Idrissou Boukary, l’Imam de la mosquée centrale de Bohicon, a été investi dans ses nouvelles fonctions. C’était le samedi 13 août 2022, au quartier Zongo, en présence d’éminentes personnalités religieuses et politiques nationales et de la sous-région. A cette occasion, l’heureux du jour a été élevé au rang du grand croissant de l’Islam.
« Je m’engage à exercer les fonctions à moi attribuées dans le strict respect des textes de la République, des prescriptions islamiques, de l’esprit et des textes de l’Union islamique du Bénin. En outre, je promets de ne ménager aucun effort pour défendre la cause de l’islam, de la République et de l’Uib et de défendre ses intérêts partout où besoin sera ». Ce sont par ces mots forts, pleins de sens et de solennité que les membres des différents organes de l’Union islamique du Bénin ont prêté serment. Devant Mariama Chabi Talata Zimé, vice-présidente de la République, Louis Vlavonou, président de l’Assemblée nationale, Joseph Djogbénou, président de l’Union progressiste (Up), Nazaire Sado, député, représentant du Secrétaire exécutif national du Bloc républicain (Br) et un parterre de leaders religieux dont Cheikh El-hadj Mahmoud Dicko, une influente personnalité politico-religieuse du Mali, ils se sont engagés à conduire à bon port l’Union pendant les cinq prochaines années. Pour le patriarche Karim da Silva, cette investiture marque le début d’une ère nouvelle au sein de la communauté musulmane. « Avant, on était divisé. Mais aujourd’hui, nous sommes tous ensemble. La voix de l’Uib est unique. Vous n’entendrez plus une autre voie ailleurs au Bénin », a rassuré Karim da Silva, le premier grand croissant de l’Islam au Bénin. « Cette entente retrouvée est l’œuvre de l’artisan de paix, le président Patrice Talon », a reconnu le Secrétaire général de l’Uib. Après avoir rappelé la mission assignée à l’union et le rôle que joue chacun des organes qui la constitue, il a levé un coin de voile sur les défis qui attendent le nouveau bureau. Il s’agit notamment de la construction d’un nouveau siège à l’Uib. A ce sujet, les représentants des partis politiques présents (Up, Br et Fcbe) et l’Assemblée nationale ont promis, au moment venu, de contribuer à la construction de l’édifice.
Chabi Talata Zimé aborde la question du terrorisme
Dans son adresse à la communauté musulmane, la vice-présidente de la République a souligné le caractère pacifique de l’Islam qu’il ne faut pas confondre au djihadisme ni au terrorisme. « Au niveau du Bénin, nous n’avons pas de doute sur ce caractère pacifiste de l’Islam parce que le Bénin a été toujours une terre de paix, de dialogue et de tolérance qui héberge toutes les nationalités », a fait remarquer la vice-présidente de la République tout en demandant à la communauté de compter sur le chef de l’Etat, celui qui réorganise et met de l’ordre là où règne le désordre. « C’est la marque de l’homme, c’est sa marque distinctive », a rassuré Mariam Chabi Talata. Elle a demandé à la communauté musulmane de renforcer l’union en son sein en vue de ne pas se laisser entacher par les actes de terrorisme qu’on attribue à tord à l’islam. « Ce qui se passe dans la sous-région interpelle tout le monde. Nous savons que les vrais musulmans ne sont pas des terroristes. Parfois nous, nous posons des questions sur l’origine réelle de ces terroristes. Ce n’est pas vous, nous le savons. Si ce n’est pas vous, alors c’est qui ? », s’est interrogée la vice-présidente de la République. Elle a poursuivi en exhortant la communauté musulmane à accentuer la sensibilisation des jeunes afin qu’ils ne laissent recruter par ces criminels. A sa suite, El Hadj Mahmoud Dicko avance sur le même sujet et établit les causes du terrorisme en Afrique. L’indifférence des dirigeants africains face à la précarité de l’emploi des jeunes et la vente illicite des armes par les fabricants aliments le terrorisme. « Nos dirigeants africains ont une part de responsabilité dans ce qui se passe. Nous avons un problème de gouvernance que nous ne voulons pas assumer », a-t-il laissé entendre.
Boukary élevé au rang du grand croissant de l’Islam
Cheikh Idrissou Boukary est né le 23 juillet 1954 à Bohicon. Il a fait ses études islamiques en Arabie Saoudite plus précisément à la faculté de droit. Il est marié et père de plusieurs enfants. Promu Imam de la mosquée centrale de Bohicon depuis 1983, il devient le plus jeune membre du bureau exécutif de l’Uib en 1984. Il a parcouru plusieurs pays pour des conférences, colloques, séminaires et des appuis conseils dans les grandes universités du monde arabe. Il est surnommé empereur béninois aux pays arabes. Pour avoir dirigé maintes fois les grandes prières du vendredi, il a eu la chance de côtoyer différents Imams du Bénin. Il fut un ancien collaborateur de la ligue islamique mondiale. Il est depuis le 14 mai 2022 le président de l’Uib. Directeur de l’Institut d’enseignement islamique de Bohicon, il est un passionné de l’agriculture. Il n’est donc pas qu’un leader religieux. Ce qui lui a valu, en 1995, l’ordre de mérite agricole du Bénin. Certains l’appellent le bourgeois de la terre car, il a compris que la terre ne ment pas. Ambassadeur de paix, son Eminence El Hadj Idrissou Boukary a été élevé au rang du grand public de l’islam en marge de son investiture. La distinction lui a été remise par le patriarche Karim da Silva, le premier à avoir bénéficié de cette distinction au niveau de l’Islam au Bénin.
Zéphirin Toasségnitché (Br Zou-Collines)