Reçu le dimanche 14 août 2022 sur l’émission « Cartes sur table » de Océan Fm, le filleul de Candide Azannaï, a précisé qu’il reste et demeure opposant au régime. Cette confirmation de son statut politique est un boulevard de l’enlisement, quand on sait que déjà l’opposition béninoise a les chances étriquées pour dompter le fameux 10% lors des Législatives prochaines et pour se faire une vraie place au soleil politique avant 2026.
Entre avenir politique et satisfaction d’une pseudo-conviction ou idéologie politique, la jeunesse doit faire le choix optimal. Le choix d’une opposition parlementaire serait mieux que le choix d’une opposition extraparlementaire, surtout dans un environnement politique dont les résolus se sont logiquement résignés à la révérence. Dans une telle atmosphère, il faut prendre le temps d’apprendre ou si on est animé par l’envie politique, on se met sous la bannière d’un parti de la mouvance pour une existence pérenne ou viable. Le député Guy Dossou Mitokpè, très ingénieux politique à son sens, a choisi quant à lui continuer à arpenter la voie de l’opposition. En effet, invité sur l’émission ‘’Cartes sur table’, l’invité de Joël Tchogbé a déclaré : « Après ma démission, j’ai reçu des messages de partout. J’ai reçu des messages de l’opposition, de la mouvance. En réponse à ces messages, j’ai fait les démarches. J’ai discuté pratiquement avec tout le monde. J’ai discuté avec les responsables de Moele-Bénin. J’ai discuté avec les responsables du Bloc républicain. J’ai discuté avec les responsables de l’Union progressiste, avec les responsables des Démocrates. J’ai discuté avec le président Agossa de Rlc. J’ai discuté avec le Prd par le truchement de son ministre Raphaël Akotègnon … mais j’avoue qu’après avoir fait tous ces tours, je me suis rendu compte que ma conviction n’a pas changé. Je me suis rendu compte que la posture que j’ai adoptée au Parlement, c’était une posture de conviction et qu’aujourd’hui, j’ai encore suffisamment de raison de croire que je n’ai pas changé. Je ne changerai pas de sitôt».
Le mauvais atterrissage de Guy Mitokpè
Il est bien malheureux qu’à l’heure de la réforme du système partisan, qu’un jeune qui rêve d’un avenir politique ou qui veut grandir comme il l’a dit, prenne des décisions qui le projettent facilement dans l’abime de l’inexistence politique. Il est un droit pour un citoyen de choisir sa chapelle politique. Une chose est de faire la politique en qualité d’opposant, mais l’autre est d’exister. Guy Mitokpè, en quittant le parti Restaurer l’espoir pour un soi-disant déphasage avec certains termes de communication, aurait fait fort, en optant pour un doux atterrissage dans un parti de la mouvance, afin de mieux se faire positionner pour s’illustrer bellement. Se mettre dans un parti de l’opposition actuellement où la plupart des membres et responsables ont bien soif de goûter aux délices du pouvoir, c’est se mettre sur un marché concurrentiel dont on n’a pas les armes à faire valoir honnêtement. Déjà, en étant au Re, il n’y avait pas véritablement d’électorat que le maigre que disposait son mentor, artiste béninois de l’extrémisme politique dont il connait seul le secret. Et comme l’enfant est à l’image de ses parents, Guy Mitokpè n’a pas trahi la source. Il a quitté le parti du Re, mais le parti ne l’a pas quitté. Dans ce contexte politique où même les plus mastodontes depuis l’ère démocratique font profil bas, ce n’est pas à un jeune de sa trempe de mener la bataille de gladiateur. Le paradoxe dans son choix est qu’il s’offre le beau vilain luxe de critiquer des aînés politiques aux larges expériences avec qui il devrait composer pour grandir. Or, quand on critique l’évolution d’une personne qui pense mieux que vous, qui raisonne mieux que vous, alors vous-mêmes, vous n’êtes mû par aucune évolution. Prière faire preuve d’humilité et d’aller à l’école du silence studieux. En optant pour le front gauche, l’opposition ne connait pas Guy Mitokpè, la Rupture l’ignore également. Vaut mieux se taire et regarder faire les stratèges.
Bienvenue Agbassagan