« Je pourrais dire que je suis en joie car, lorsque le Général Alfred Amédée Dodds, en 1892 au nom de la colonisation, de la puissance pilla le royaume d’Abomey, il ne pouvait pas imaginer que, des années après, ces objets cultuels allaient faire l’objet d’un retour au pays. Et lorsqu’on parle du royaume d’Abomey, on se rappelle bien la puissance de ses rois, leur chauvinisme et leur patriotisme. On se rappelle surtout la devise du roi Béhanzin qui ne veut en aucun cas et pour aucune raison céder une parcelle de la terre de ses aïeux, a fortiori, les objets de valeur qui sont conservés dans les entrailles du royaume. Le Général Dodds les a confisqués au nom de la colonisation, ne sachant pas que l’histoire, étant en colère, s’attendra à ce que les hommes la clament et adoucissent ses nerfs pour écrire une autre histoire de l’humanité. C’est le rôle qu’a joué le président français en acceptant de rétrocéder, des années après, nos symboles de l’histoire, marques de notre identité, de notre culture. Et dans une pareille circonstance, je ne peux éprouver que des sentiments de joie, renforcés par les relents d’une affirmation de ma culture, notre culture. Elle ne restera jamais sous le boisseau. Elle retournera toujours à la terre nourricière, en dépit de son séjour forcé. Bravo à Patrice Talon, notre président ! »