Le gouvernement a marqué d’une pierre blanche, la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition (Jistna). A l’occasion de la célébration de cette journée hier mercredi 23 août 2023, le ministre en charge de la Culture, Jean-Michel Abimbola a réaffirmé l’engagement du gouvernement de réhabiliter la mémoire de l’esclave à travers la construction de certaines infrastructures.
Le Fort Portugais, la Place aux enchères, le Mémorial de Zoungbodji, la Route de l’esclave et la Porte du non-retour, sont entre autres des infrastructures que le gouvernement entend mettre en place pour réhabiliter la mémoire des victimes de la traite négrière. L’engagement de l’Exécutif a été réaffirmé à l’occasion de la célébration mercredi 23 août 2023, de la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition (Jistna). Il s’agit selon le ministre du Tourisme, de la culture et des arts (Mtca), Jean-Michel Abimbola, de la mise en place des ouvrages et des infrastructures conçues dans le but de témoigner de l’histoire de l’esclave et d’offrir aux générations successives des outils efficaces de la transmission. « La Maison de la mémoire et de l’esclavage (Mame), le bateau du départ illustrent cette approche », a-t-il déclaré. Selon lui, la vision du gouvernement est de faire de ces lieux de mémoire et de leur animation, non seulement un trait d’union entre le Bénin et les afro-descendants, mais également des outils du développement du tourisme. Intervenant au nom des afro-descendants, Guy Losbar a indiqué qu’il voudrait apprendre, comprendre le moment tragique et fondateur que fut la traite négrière sur la terre de ses aïeux le Bénin. « Je souhaite manifester une profonde volonté d’échange et de coopération (culturels, économiques, scientifiques etc.) pour qu’ensemble nous puissions élaborer des projets communs. Tout simplement refaire le lien », a-t-il souligné. Après cette phase protocolaire, le ministre Jean-Michel Abimbola et toutes les personnalités venues pour la circonstance ont effectué une marche mémorielle du Fort Portugais jusqu’à la Place aux enchères. A ce lieu, ils ont procédé au dépôt de gerbes et ont posé une plaque en la mémoire des victimes de la traite négrière. Il faut souligner que la Jistna a été marquée par des conférences débats avec un panel de prestigieux invités et des prestations artistiques. Cette année, la célébration au Bénin est placée sous le thème « De la douleur à la grandeur ». A travers ce thème, le gouvernement Talon veut montrer aux Béninois et aux afro-descendants qu’ils doivent trouver l’énergie pour construire un nouveau monde, celui qui les fait grandir et les aide à nourrir des fraternités nouvelles.
L’origine de la Jistna
Instituée par l’Unesco depuis 1998, la commémoration de la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition vise à inscrire la traite négrière dans la mémoire des peuples du monde entier. Mieux, il s’agit d’un moment opportun pour contribuer à la réflexion commune sur les causes historiques, sociologiques et culturelles qui ont généré cette tragédie, ainsi que les interactions auxquelles elle a donné lieu en Amérique, dans les Caraïbes, en Europe et en Afrique. A plus forte raison, elle est inspirée d’un fait historique qui s’est produit dans la nuit du 22 au 23 août 1791. À Saint Domingue, aujourd’hui République d’Haïti, à la suite de la cérémonie du « Bois Kayiman », une sorte de moments transfusionnels entre les esclaves révoltés, a déclenchée l’offensive déterminante contre les maîtres esclavagistes. C’est l’acte fondateur de la mise en accusation de la traite transatlantique qui va susciter le processus menant à son abolition. Toussaint Louverture, personnage charismatique, descendant d’un prince d’Allada, en est la figure de proue. Le Bénin qui a rejoint depuis 2020, la communauté des pays qui célèbrent la Jistna, a voulu rester dans sa dynamique amorcée depuis quelques années, celle de la réhabilitation des victimes de cette tragédie.

Patrice Zoundé (Coll)