La Confédération nationale des acteurs de la danse (Co.n.a.d – Bénin) a marqué l’édition 2025 de la Journée internationale de la danse (Jid) avec une célébration riche en couleurs et en rythmes traditionnels. L’événement, organisé en différé le samedi 10 mai 2025 à l’espace culturel Mayton d’Abomey-Calavi, a permis de mettre en lumière la vitalité et la diversité de la scène chorégraphique béninoise.
Plus d’une quinzaine de groupes ont défilé sur le podium, offrant un panorama captivant de danses traditionnelles du nord au sud du Bénin. Au son des tam-tams et des gongs, le public a vibré aux rythmes typiques de chaque région, témoignant de la richesse du patrimoine culturel immatériel du pays. La journée avait débuté par une conférence-débat initiée par la Co.n.a.d – Bénin. Le thème central de cette rencontre était « Le lien entre le secteur de la danse et les Industries culturelles et créatives (Icc) ». L’objectif était de souligner les interconnexions, d’examiner les enjeux, d’identifier les opportunités et d’analyser les défis auxquels le secteur de la danse est confronté dans ce contexte. L’expert Tony Gnambodè a animé les échanges, abordant des sujets cruciaux tels que les contraintes spécifiques au secteur et le rôle essentiel des institutions publiques dans son développement. Il a insisté sur la nécessité de faire prendre conscience de la place légitime des acteurs de la danse au sein des Icc. « Il faut faire comprendre aux instances qu’ils ont leur place quand on parle des industries culturelles et créatives. Et le fait de montrer à la population et au gouvernement qu’ils contribuent énormément au Pib doit les amener à comprendre qu’ils doivent travailler pour avoir un modèle économique qui leur permette de continuer à contribuer à la croissance économique », a-t-il déclaré.
Dès impacts positifs sur le secteur culturel
En conclusion, l’objectif de la conférence était de sensibiliser les acteurs de la danse à leur appartenance aux Icc et de clarifier leur rôle pour qu’ils continuent d’impacter positivement le secteur culturel. Stanislas Dègbo, président de la Co.n.a.d – Bénin et représentant des artistes au sein du Conseil économique et social (Ces), a saisi cette tribune pour exhorter les danseurs à valoriser leur art. « Quand on parle d’œuvres culturelles, ce sont ces hommes qui participent à la croissance économique par leurs œuvres artistiques. Et pour y arriver, il faudrait qu’individuellement, nous puissions utiliser nos talents pour créer des biens et services culturels afin de pouvoir les monétiser et contribuer à la croissance économique », a-t-il souligné. Stanislas Dègbo a également mis en avant la nécessité pour le secteur de la danse de définir sa place au sein des Icc et d’identifier les stratégies d’insertion. « Nous sommes nombreux à être des acteurs de la danse, des chorégraphes, des créateurs. Mais nous ne savons pas toujours que nous faisons partie des Icc parce que nous ne comprenons pas ce que cela veut dire exactement. C’est ce que nous avons voulu démontrer », a-t-il expliqué. En présence d’autorités, d’acteurs culturels et d’un public conquis, cet événement a tenu toutes ses promesses, confirmant une fois de plus la vivacité et le dynamisme de la scène artistique béninoise.
Karol B. Sékou (Coll)