En décembre prochain, le Bénin va signer sa cinquième participation à la Coupe d’Afrique des nations (Can). Après une prestation étincelante à Égypte 2019 où le pays avait émerveillé, atteignant les quarts de finale de la compétition, son prochain défi est de passer un nouveau cap. Pour le journaliste français et spécialiste du football africain, Patrick Juillard (photo), les Guépards du Bénin doivent tenter de progresser étape par étape. Il l’a confié dans une interview accordée au quotidien local, la Nation.
Abordant le championnat professionnel béninois, Patrick Juillard indique qu’avec une organisation rigoureuse et un travail sérieux, il est tout à fait envisageable d’élever le niveau du football local. Partant du sérieux dont ont fait montre les Guépards lors des éliminatoires de la prochaine Can, il signale que le Bénin dispose d’une bonne équipe. « Les Guépards ont démontré une grande résistance et beaucoup de ténacité. Ils ont décroché leur qualification lors de la dernière journée, à l’extérieur, dans des conditions difficiles. Le match décisif contre la Libye a été très disputé, avec une préparation et un contexte tendus, notamment en raison d’un accueil peu chaleureux de la part des Libyens. Malgré ces obstacles, le Bénin a su faire preuve de résilience. Ce parcours est marqué par des performances intéressantes, avec notamment 7 buts inscrits lors des éliminatoires. L’attaque a été au rendez-vous, portée par un Steve Mounié en véritable leader offensif », a-t-il confié. Toutefois, le Français démontre qu’il reste des marges d’amélioration, notamment au milieu de terrain. « La transition entre la défense et l’attaque peut encore être optimisée. Globalement, l’équipe est sur la bonne voie, et le retour à la Can, après avoir manqué deux éditions, est très encourageant. Si le Bénin avait échoué une troisième fois, cela aurait pu engendrer un certain découragement, comme ce fut le cas pour le Togo. Cette qualification met donc fin à une mauvaise série et redonne de l’espoir au football béninois », a-t-il souligné. Pour lui, malgré l’absence de « grands noms » dans son effectif, le groupe de Gernot Rohr a des arguments à faire valoir lors de la Can Maroc 2025. « Je pense même que le Bénin peut faire mieux, pour une raison simple. En 2019, l’équipe avait atteint les quarts de finale sans remporter un seul match, grâce à une défense solide. Aujourd’hui, l’équipe a évolué, bien que Saturnin Allagbé ne soit plus le gardien qu’il était à l’époque, et que certains cadres en défense aient quitté la sélection. Le Bénin propose désormais un jeu plus dynamique, notamment dans les transitions. L’objectif principal devrait être de remporter un match. Cela constituerait déjà la meilleure performance historique du Bénin en phase finale et augmenterait considérablement les chances de qualification pour le tour suivant, puisque les quatre meilleurs troisièmes sont retenus. Il est important de progresser étape par étape, sans brûler les étapes. Une victoire, dans un premier temps, serait une avancée significative. Par la suite, sous la direction de Gernot Rohr, qui saura aborder chaque rencontre avec stratégie, le Bénin pourra aspirer à d’autres succès », a-t-il analysé. Il faut rappeler que la Can Maroc 2025 démarre en décembre prochain, et avant cette date, Steve Mounié et ses coéquipiers vont livrer des matchs lors des éliminatoires pour le Mondial 2026, ce qui constitue pour le pays, une phase de préparation pour la Can Maroc 2025.
K. B. S. (Coll)