Le gouvernement, à travers le ministère de l’Industrie et du commerce (Mic), a pris ses responsabilités suite à la spéculation née de la pénurie du gaz domestique. Les contrôles diligentés par les équipes a permis d’épingler certains points de vente qui se retrouvent au cœur de la surenchère. Dans une interview accordée à « Le Matinal », Fernando Gomez, le Directeur départemental de l’industrie et du commerce des départements de l’Atlantique et du Littoral fait le point de l’opération.
Le Matinal : Quel bilan peut-on faire à ce jour des opérations de contrôle entreprises par la Ddic Atlantique-Littoral relativement à la surenchère qui s’observe sur le prix du gaz ?
Fernando Gomez : Il faut dire que depuis quelques jours, nous avons fait le constat qu’il y a une surenchère par rapport au prix du gaz domestique. Il me parait utile de préciser que les produits pétroliers sont les produits auxquels le gouvernement est très attentif et ces prix sont encadrés. De façon périodique, il y a une structure de prix qui est validée en Conseil des ministres et est appliquée par l’ensemble de tous les opérateurs de la chaîne de distribution. Nous avons été surpris de constater que les prix sont en train d’être augmentés de façon abusive. Pour rappel, le gaz est à 795 FCfa le kilogramme, ce qui fait que la bouteille de 6 kilogrammes doit être vendue à 4770 FCfa et celle de 12,5 kilogrammes à 9937,5 FCfa. Ayant été saisie, la ministre de l’Industrie et du commerce a rapidement sorti un communiqué en fin de semaine passée pour rappeler ces prix aux populations et par la même occasion, appeler les différents distributeurs et les différents opérateurs de la chaîne de distribution, à respecter les prix. C’est suite à ce communiqué que tout le week-end passé, nous avons fait des contrôles sur le terrain et le lundi 28 août dernier, nous sommes encore descendus pour remettre de l’ordre dans les choses.
Quels ont été les constats de vos équipes suite à ces descentes ?
Pendant le week-end, il n’y avait vraiment pas de la disponibilité mais avec nos actions sur le terrain, déjà le lundi, on a constaté que par endroits, il y a eu de la disponibilité et les gens avaient commencé par acheter. Au niveau de certaines stations, le produit était disponible mais il y a eu un refus de vendre. Nous avons par endroits fait des constats d’huissier ; ce qui a obligé les responsables de ces stations à venir vers nous. Quand ils sont venus, nous leur avons rappelé les règles qu’ils doivent respecter et ensemble, on a décidé et procédé à une vente assistée. Donc, je pense que depuis lundi, la situation est sous contrôle et les populations ont accès aux produits. C’est clair que nos équipes restent sur le terrain. Il y a encore des endroits notamment des détaillants qui vont prendre le produit au niveau des stations et font de la surenchère sur le terrain. Nous sommes très attentifs par rapport à ça et nous avons même eu à fermer certaines boutiques au niveau desquelles nous avons constaté qu’il y a de la surenchère.
Combien de points de vente avez-vous épinglés ?
Nous avons pu en épingler trois par rapport à cette information précise. Je dois préciser qu’il y a d’autres infractions qui ont été constatées sur le terrain telles que le non-affichage des prix alors que c’est cette infraction qui ouvre la porte à la surenchère parce que tant que les prix sont affichés, il n’est pas facile de dire au consommateur de payer un autre prix. Par contre, si ce n’est pas affiché, ça permet de faire de la surenchère. Par endroits, nous avons constaté cela et nous avons verbalisé les indélicats comme il se doit.
Qu’est-ce qui, selon vous, explique le refus de vendre le produit aux clients en dépit de sa disponibilité ?
L’information que nous avons eue de façon officielle des producteurs, c’est qu’il y aurait un navire qui devrait les livrer et qui aurait mis du retard. C’est ce qui fait que le stock qu’ils avaient ne permettait plus de répondre à la demande. Il faut dire aussi qu’ils ont l’habitude d’avoir toujours un stock qui sert à approvisionner ceux qui font une première demande, c’est-à-dire ceux qui payent à la fois la bouteille et le gaz pour la première fois. Nous leur avons demandé de libérer ce stock vu la conjoncture actuelle, le temps que le navire se positionne et que les demandes soient satisfaites.
Jusqu’à quand les consommateurs peuvent espérer la normalisation de la situation ?
Je pense que la situation est en train de se normaliser. Nous avons gardé le contact avec les sociétés importatrices et je pense que d’ici la fin de la semaine, tout devrait pouvoir se normaliser. Cependant, nous exhortons la population à continuer à suivre la situation avec nous. Les consommateurs peuvent appeler le numéro 113 pour nous informer dès qu’ils constatent une anomalie sur le terrain. Pendant ce temps, nos équipes sont toujours sur le terrain pour maintenir la veille.
Propos recueillis par Gabin Goubiyi



















