L’Union progressiste (Up) et le Bloc républicain (Br) ne perdent pas le temps. A l’approche de l’échéance électorale de janvier 2023, ces deux partis de la mouvance présidentielle s’activent de par leur présence sur le terrain politique.
Contrairement à 2019, les élections législatives du 08 janvier 2023, seront l’occasion de nombreux transferts politiques. L’Up et le Br, conscients du fait qu’ils ne seront plus les seules forces d’attraction de ces joutes électorales, sarclent déjà le champ politique. En face d’eux, le parti de l’opposition « Les démocrates », absent de la Présidentielle et des Communales, se réorganise en coulisse pour effectuer de multiples ralliements à sa cause. Ainsi, avec la victoire de l’Up il y a quatre ans, son nouveau président, Joseph Djogbénou, qui a pris récemment la présidence du parti, a déjà rallié à lui, le Parti du renouveau démocratique (Prd) de Adrien Houngbédji. Un ralliement opéré sous le signe de la convergence, et annonciateur de la recomposition politique en prélude au scrutin. Une aubaine, par ailleurs, trouvée par un Prd revanchard, pour remonter sur la scène électorale, tout en gardant son bastion politique (Porto-Novo). Un partenariat de raison dirait-on.
D’autres ralliements…
Faut-il le rappeler, en 2019, le certificat de conformité, la nouveauté de cette année électorale, a favorisé dans ce contexte compliqué et conflictuel, la formation d’une nouvelle majorité parlementaire composée uniquement de l’Union progressiste et du Bloc républicain. Une majorité qui défendra dans les tout prochains jours, sa légitimité dans un contexte différent de celui d’il y a quatre ans. C’est dire que rien n’est encore gagné d’avance, car la majorité actuelle au Parlement pourrait être mise en difficulté aux Législatives prochaines en fonction de l’état des forces en jeu. C’est du moins, selon les observateurs, l’une des raisons qui justifie la fusion en cours. Joseph Djogbénou en a compris tôt la nécessité. Il a réussi à s’allier au Prd pour donner plus de poids et de visibilité à son parti lors de la campagne électorale. A l’opposé de l’Up qui a réussi le transfert le plus notable à la majorité lors de l’actuel mercato, le Br en revanche, pourrait compter sur le soutien et le ralliement individuel de certains acteurs politiques à sa cause. La présidence de Joseph Djogbénou a changé la donne à l’Up qui a fait adhérer le Prd à ses idéaux. C’est également la nouveauté de 2022 : l’hégémonie de maître Adrien Houngbédji sur le parti arc-en-ciel n’aura pas subsisté à la réforme du système partisan du Nouveau départ.
A quand le tour du Br ?
Si Djogbénou a fait fort dans ce pré-mercato 2022 en signant le Prd qui avait dit non à tous ses prétendants en 2019, le champ reste toujours ouvert pour le Bloc républicain de Abdoulaye Bio Tchané. Djogbénou a ouvert la brèche. Il ne faut plus se contenter de l’adhésion des dissidents d’autres partis. Au lieu d’attendre à être servi, Abdoulaye Bio Tchané et son pré carré auront tout à gagner en se positionnant sur le mercato de « gros » (parti) des micros partis. Une chose est certaine, l’appétit de l’Up ne se limitera pas au Prd. Joseph Djogbénou est capable de revenir en repérage pour d’éventuelles signatures. Ce qui pourrait être fatale pour le Br qui ambitionne aussi la présidence à l’hémicycle.
Deux lignes de front s’observeront à ces échéances. L’alternative et la préservation des acquis actuels. La première portée par les forces politiques absentes au jeu en 2019, bénéficiera du soutien de la part de réseaux rebutés par la gestion faite en leur absence. Et pour la seconde ligne, ce sera un enjeu avant la Présidentielle : les Législatives et la personnalité qui prendra en main l’hémicycle pendant les trois années à venir.
Wilfrid Noubadan