« Cette opération qui consiste à libérer les espaces publics occupés illégalement par des commerçants et autres ne concerne pas que les trottoirs. Tous ceux qui ont reconquis les espaces publics, notamment les conducteurs de taxi-moto, appelés communément zémidjan devront les libérer pour permettre à toute la population de bien jouir des investissements du Gouvernement ». C’est le Préfet Alain Orounla qui nous l’a confié lors d’une interview qu’il a accordée à votre journal en fin de semaine dernière.
C’est une guerre déclenchée contre l’indélicatesse. Pour Alain Orounla, Préfet du Littoral, « cette lutte contre l’occupation des espaces publics s’accompagne également de tout ce qui rend la ville impropre ». En réponse à notre préoccupation relative aux conducteurs de taxi Moto qui profitent de l’ombre de certaines places publiques pour guetter les clients ou se reposer, le Préfet a été catégorique. « Quand on parle d’assainissement et quand on parle d’ordre, c’est forcément une question qui interpelle. Nous sommes dans un pays de liberté. On a le droit d’aller et de venir, de se reposer à l’ombre des arbres. Mais transformer nos jardins publics en dortoir, ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus agréable, aussi bien pour les autres usagers que pour cette catégorie de braves gens dont vous parlez ». Le Préfet ne comprend pas pourquoi il faut libérer certains espaces illégalement occupés et laisser d’autres. Selon lui, il n’y a aucun motif qui justifierait cela. Et à coup sûr, ces zémidjans se verront contraints d’aller rejoindre les espaces qui leur sont dédiés pour attendre leurs clients. Seulement, Alain Orounla n’entend pas livrer une guerre particulière à cette catégorie de citoyens. Tout comme les commerçants, ils seront sensibilisés d’abord. « Il y a des missions de sensibilisation pour que les zémidjans qui sont aussi des usagers de nos places publiques, utilisent ces jardins pour leur affectation, leur destination, c’est-à-dire des moments de détente d’agrément mais pas un espace de vie où on se lave, où on fait ses besoins dans ces jardins publics. Il y a une notion de sensibilisation qui se fait et qui est comprise », va-t-il rassurer, sans nous donner un délai sur le démarrage de répression pour ce qui concerne les résistants.
Mendiants et autres citoyens indélicats aussi…
Au-delà du bras de fer entre les commerçants et les policiers que nous vivons depuis quelques jours, c’est toute une opération qui est montée pour mettre fin à l’incivisme, à la mendicité et autres dans la ville de Cotonou. Alain Orounla nous en également parlé lors de son interview : « Nous avons nos rues, ce n’est pas pour que les enfants viennent mendier à la demande des parents irresponsables ou des réseaux mafieux. Nous luttons également contre ça. Ça nous permet de réduire les risques d’insécurité parce que quand vous avez des mendiants qui peuvent cacher d’autres qualificatifs, ils peuvent perturber les gens dans la circulation au risque d’accident, d’agression contre les usagers de la route. Nous luttons contre le peuplement de nos trottoirs, de nos rues et de nos villes par des gens qui font métier de leurs corps et qui ne donnent pas une bonne image à la jeunesse, aux enfants qui polluent l’environnement. C’est un ensemble de mesures pour assainir l’univers urbain de la même manière qu’il y a une politique pour les finances publiques, les mœurs pour que notre pays reprenne sa place de pays exemplaire, de pays dans lequel d’autres ressortissants sont contents de venir faire du tourisme. On ne peut pas avoir autant de programmes et continuer d’entretenir la saleté, la pollution dans notre pays qui se révolutionne à tous points ».
Félicien Fangnon