Le gouvernement béninois à travers l’Office central de répression de la cybercriminalité (Ocrc) mène depuis les mois de février 2023, une lutte implacable contre la cybercriminalité. Près de quatre mois après le lancement de cette opération, force est de constater que la traque entreprise contre la pègre de cette redoutable filière, porte des fruits.
La lutte contre le phénomène de la cybercriminalité se poursuit au Bénin. Les auteurs de cette pratique qui s’est développée telle une filière depuis une vingtaine d’année, sont poursuivis et systématiquement traqués. La philosophie de cette lutte est claire. Le gouvernement considère que le fléau de la cybercriminalité est une menace pour le pays en ce qu’il le décrédibilise auprès des gros partenaires étrangers. Pour l’exécutif béninois, «La cybercriminalité est un fléau à l’antipode du développement socio-économique durable et de la crédibilité de notre pays. Ne permettons pas aux cybercriminels et gaymen de salir la réputation de notre pays et de ruiner nos efforts collectifs. ». À cause de ce fléau, le Bénin est perçu comme un pays regroupant de nombreux hors-la-loi, ayant pour but de dépouiller les investisseurs étrangers. Une chose qui ruine la réputation du pays. Le phénomène a pris une certaine ampleur au Bénin que le gouvernement a fait de sa répression une priorité. De sources proches des milieux judiciaires, la traque amorcée contre la cybercriminalité au Bénin par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a permis de mettre la main sur plus de 1500 cybercriminels. Déjà en avril 2023, au cours d’une émission intitulée « Cybercriminalité : fléau moderne », le procureur spécial près la Criet, Mario Mètonou a confié que depuis le démarrage de la campagne, 1188 cybercriminels ont été déjà arrêtés et jetés en prison au Bénin. Il révèle par ailleurs que 360 adeptes de la pratique ont été condamnés en 2021, 451 en 2022 et 263 pour le compte du premier trimestre de 2023.
Le gouvernement ne démord pas
En dépit des manœuvres de diversion et de sabotage de la campagne de lutte contre la cybercriminalité, l’Ocrc a maintenu la pression dans cette lutte. Les arrestations s’opèrent au quotidien aussi bien dans le rang des gaymen que celui de leurs affidés ou collaborateurs. Il s’agit notamment des « hounnon » qui prêtent le flanc à la pratique par un accompagnement mystique aux cybercriminels. Même des policiers convaincus d’une certaine accointance ou d’une collaboration suspecte avec les cybercriminels ont fait les frais de leur proximité incestueuse avec les hors-la-loi. La constance de la Lutte contre la cybercriminalité maintenue malgré les tentatives de diversion traduit l’engagement du gouvernement à nettoyer le Bénin de cette pègre et de crédibiliser le pays à l’étranger. Cette dynamique se doit d’être saluée quand on sait que des efforts colossaux ont été faits ces dernières années en vue d’assainir l’environnement des affaires au Bénin. L’autre mérite de la lutte est qu’elle va induire une réorientation de la jeunesse béninoise profondément encline à la paresse et au gain facile.
Gabin Goubiyi