El-hadj Mahmoud Dicko, ancien président du Haut conseil islamique malien (Hcim) était l’hôte de l’Union islamique du Bénin (Uib). A l’occasion de la cérémonie d’investiture de Cheikh El-Hadj Idrissou Boukary, Imam de la mosquée centrale de Bohicon et président de l’Uib, Mahmoud Dicko, l’une des personnalités les plus influentes du Mali, a abordé avec circonspection la question sécuritaire difficile que traversent les pays de la sous-région ouest-africaine. Selon lui, ceux qui lie les actes terroristes à la religion musulmane se trompent de cible. «Les musulmans n’ont pas besoin de se justifier. L’islam est une religion de paix », a-t-il laissé entendre. De ses analyses, il assure que « rien ne peut justifier le terrorisme ». Mais que les dirigeants africains ont une « une responsabilité dans la gouvernance de nos pays ». Il a donné ses raisons en évoquant la situation précaire de la jeunesse dont personne ne s’en préoccupe.
« Cette jeunesse marginalisée, méprisée tombera dans les profondeurs de la Méditerranée en cherchant à aller en Europe ou dans les mains des vendeurs d’illusion. Cette jeunesse d’aujourd’hui est une jeunesse qui erre. C’est des réalités de nos pays », a martelé le leader politico-religieux. A l’en croire, il est injustifié que les Africains, malgré les ressources préfèrent aller vers la Méditerranée. « Nous avons un problème de gouvernance que nous ne voulons pas assumer. Nous avons nos parts de responsabilité dans la débandade de notre jeunesse », se désole-t-il. Tant que la jeunesse ne sera pas occupée, elle ne peut échapper aux marchands d’illusion. Pour lui, les vendeurs d’armes aussi ont leur part de responsabilité dans ce qui se passe. « Les armes ne se fabriquent ni au Bénin ni en Afrique mais ailleurs. Comment se fait-il que ces armes sont vendues comme de petits pains dans le commerce ! On n’ose pas le dire parce qu’ils sont connus », accuse-t-il. En clair, Mahmoud Dicko appelle les dirigeants africains à régler la question d’emploi de la jeunesse et à mener une profonde réflexion par rapport à la règlementation de la vente des armes. Ce n’est qu’à ce prix qu’on pourra vaincre l’insécurité galopante en Afrique.