Ils sont 31 Elèves-professeurs-certifiés (Epc) sur 60 recrutés au profit du ministère des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle en 2020 laissés sur le quai depuis lors. Face à cette situation embarrassante, ils sollicitent l’intervention du chef de l’Etat pour leur insertion professionnelle conformément à l’engagement pris à travers leur recrutement. A travers une lettre ouverte en date du vendredi 09 juin 2023, ils donnent toutes les précisions par rapport à ce dossier. Lire ci-dessous, leur récit des faits.
« Monsieur le président de la République ! C’est en désespoir de cause que nous, les 31 Elèves-professeurs-certifiés recrutés au profit du ministère des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle à l’issue du concours lancé en septembre 2020, vous écrivons pour vous faire part d’une situation très inconfortable indépendante de notre volonté.
En effet, en septembre 2020, nous avions passé le concours de recrutement des Elèves-professeurs-certifiés organisé par l’Etat béninois au profit du ministère des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle. Dans le communiqué du Conseil des ministres qui a autorisé ce recrutement, il est clairement indiqué que les lauréats devraient bénéficier d’une bourse de formation à l’étranger pour une durée de 04 ans. Après la publication des résultats, nous avons été invités au ministère pour une séance d’information sur les formalités administratives du voyage.
Après cette séance donc, nous nous sommes lancés dans la constitution des pièces administratives (passeport, vaccination et autres) quand l’option d’envoyer d’abord 24 lauréats sur les 60 que nous étions a été prise à notre grand étonnement, laissant ainsi 36 autres dans la torture morale qui a finalement eu raison de l’un de nos collègues (paix à son âme). Selon le ministre Mahougnon Kakpo, en poste en ce moment, c’est la survenue de la pandémie de Covid-19 qui aurait motivé l’Exécutif à faire cette option, puisque les écoles qui devraient nous accueillir avaient désisté à cause de cette crise sanitaire mondiale.
L’Autorité nous avait alors invité à la patience en martelant que notre tour viendra. Depuis lors, trois années se sont succédé sans que notre situation ne soit clarifiée. Nous sommes à la maison espérant toujours que tout rentre dans l’ordre. Hélas, l’attente se fait longue. Et notre calvaire se fait vif, cuisant, puisqu’entre-temps, nous avions abandonné nos emplois (qui sont devenus irrécupérables par la suite) pour nous consacrer aux formalités administratives du voyage en Europe. Donc, nous sommes restés sans emploi depuis plus de deux ans.
Excellence monsieur le président de la République !
En octobre 2021, nous avions écrit au ministre de l’enseignement secondaire pour demander une audience. Il a accepté de nous recevoir. A notre grande surprise, il nous a annoncé que nous serons formés au pays courant mars 2022 simultanément avec les 662 Aspirants déjà recrutés, car les écoles européennes qui devraient nous accueillir étaient restées muettes, malgré les maintes relances.
En août 2022, le gouvernement a mis 04 collègues de la filière »Transformation agroalimentaire » en formation ensemble avec les 662 Aspirants des Lycées agricoles en lieu et place de tous les 35 Epc. Donc, il reste maintenant 31 Epc en attente de mise en formation. Cela fait deux ans que nous subissons la torture morale. Chaque jour, on entend le gouvernement parler de la formation technique et professionnelle. Mais rien n’a progressé de notre côté. Et nous n’osons pas croire que le projet a été abandonné.
Vu qu’aujourd’hui, le Covid-19 n’est plus un handicap pour les voyages, on ne sait pas pourquoi nous ne sommes pas encore mis en formation ? Cela, surtout que le gouvernement continue d’envoyer les stagiaires en Europe pour se faire former, comme par exemple les 22 médecins recrutés en 2021 et envoyés en mars 2022 à l’Université de Rennes en France.
Excellence Monsieur le président de la République !
Nous, vos enfants, sommes désespérés. Joindre les deux bouts constitue aujourd’hui un casse-tête. Et puisque nos tentatives pour rencontrer n’ont pas reçu l’écho souhaité, nous passons par ce canal pour vous exprimer, de vive voix, notre désarroi. Nous savons que vous êtes sensible à la question de l’emploi des jeunes, et par ricochet, notre plein épanouissement. C’est pourquoi, monsieur le président de la République, nous espérons que vous donnerez les instructions fermes pour que les diligences nécessaires soient faites pour notre grande satisfaction. Il n’y a pas pire torture que de rester dans l’ignorance de son futur professionnel ».
Fait à Cotonou, le vendredi 09 juin 2023
Le Collectif des 31 Epc recrutés au profit du Mestfp et en attente de mise en formation