L’information a fait le tour de la toile dans la matinée d’hier, mercredi 11 août 2021. Gildas Adoukonou n’assume plus ses fonctions de Secrétaire général de la mairie d’Abomey-Calavi. Il a été relevé par celui-là même qui l’a promu trois mois plus tôt, le maire Angelo Ahouandjinou.
L’arrêté n°21/63/C-AC/C-Cab/SAC en date du 11 août 2021 pris par le maire d’Abomey-Calavi est resté peu précis sur les raisons profondes qui justifient le débarquement du désormais secrétaire général de la mairie d’Abomey-Calavi. Selon la note dûment signée par le maire, des insuffisances auraient été relevées dans l’arrêté N°21/12/C-AC/C-CAB/SG/DRH/SAC du 25 mai 2021 portant nomination de Gildas Adoukonou Hermanne au poste de secrétaire général de la mairie d’Abomey-Calavi. Jointe au téléphone par notre rédaction, une source proche de la mairie nous rapporte que c’est suite à une lettre du préfet de l’Atlantique que le sieur Adoukonou a été relevé de ses fonctions.
Ladite lettre, adressée au maire Angelo Evariste Ahouandjinou par l’autorité de tutelle le 10 août 2021, relève certaines irrégularités dans la nomination du secrétaire général. Il est notamment reproché à l’arrêté du maire, d’avoir violé les prescriptions réglementaires qui définissent le profil requis pour la fonction. Le relèvement de Gildas Adoukonou, intervient après celui du Directeur des services à la population de la mairie d’Abomey-Calavi, Didier Denakpo, quelques jours plus tôt. Gildas Adoukonou n’aura passé que quelques mois puisque nommé seulement le 25 mai dernier.
Méconnaissance des textes
Qu’est-ce qui pourrait bien justifier cette rétractation intervenue seulement quelques mois après la nomination du Secrétaire général ? C’est question qu’on est en droit de se poser au regard de cette actualité. Entre méconnaissance des textes et volonté de promouvoir un cadre ou un ami, les maires doivent savoir raison garder. Le phénomène devient en effet récurrent. En effet, il y a seulement quelques jours, le préfet du Zou Antoine Kouton, a usé des prérogatives que lui confère la loi, pour faire rapporter deux arrêtés de nomination pris par le maire de commune de Djidja, Dénis Glégléto. Ces différents cas remettent sur le tapis, l’épineuse question de la formation des élus municipaux et communaux.
L’épée de Damoclès continue de planer
De sources bien introduites, d’autres cadres du cabinet du maire Angelo Evariste Ahouandjinou pourraient subir le même sort que le sieur Gildas Adoukonou. Ces sources indiquent que des irrégularités seraient notées, notamment avec le profil des cadres récemment promus et les dispositions règlementaires. A l’annonce de la rétractation de l’arrêté de nomination N°21/12/C-AC/C-CAB/SG/DRH/SAC du 25 mai 2021, le découragement et l’inquiétude auraient gagné les rangs de certains collaborateurs de l’hôtel de ville qui ne savent à quel saint se vouer. De toutes les façons, il faudra compter avec la vigilance de l’autorité de tutelle qui constamment, veille au grain.
Ce que disent les textes
La procédure de nomination du secrétaire général de la commune est contenue dans le décret n°2001-412 du 15 octobre 2001 portant statut du secrétaire général de la commune. Le décret précise que le secrétaire général est nommé par arrêté du maire, parmi les cadres ayant le diplôme d’administrateur, les cadres de formation équivalente ou à défaut, parmi ceux ayant le diplôme d’attaché des services administratifs ou des cadres de niveau équivalent. La nomination du Secrétaire général, intervient dans des conditions bien précises. Cela peut se faire au choix parmi les cadres en fonction dans la commune et remplissant les conditions fixées en la matière, soit suite à un détachement d’un agent permanent de l’Etat, remplissant les mêmes conditions ou par concours direct sur poste s’adressant aux cadres remplissant ces conditions et ne se retrouvant pas dans l’un des deux premiers cas.
La procédure de nomination d’un agent de l’état au poste de Secrétaire Général de mairie ne relève pas du ministère en charge de la décentralisation, bien que ce dernier peut exercer son droit de tutelle en cas d’irrégularité dans la procédure.
Gabin Goubiyi