Invité de l’émission « Franc Parler » sur Radio Cotonou, le dimanche 26 octobre 2025, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, s’est exprimé sur la situation politique nationale, notamment la crise interne au parti d’opposition Les démocrates (Ld) et la non-participation annoncée de ce dernier à la présidentielle de 2026. Tout en saluant le travail des institutions électorales, il a écarté toute implication du gouvernement dans les difficultés du parti de Boni Yayi.
Interrogé sur la liste provisoire publiée par la Commission électorale nationale autonome (Céna), Wilfried Léandre Houngbédji a tenu à rappeler la neutralité du gouvernement dans le processus électoral. « Le gouvernement a joué pleinement sa partition en mettant à la disposition des organes impliqués dans la préparation et la gestion des élections, les moyens nécessaires. Les autres institutions sont indépendantes et responsables de leurs activités », a-t-il souligné. Le porte-parole a insisté sur la séparation des pouvoirs, affirmant que la Céna, la Cour constitutionnelle, l’Assemblée nationale et l’exécutif travaillent chacun dans leur sphère de compétence. « Le gouvernement n’a rien à voir avec le fonctionnement au quotidien de la Céna ou de la Cour constitutionnelle. Chacun fait son travail conformément aux textes », a-t-il déclaré.
Le parti totalement responsable
S’agissant de la crise au sein du parti Les Démocrates, qui compromet la participation de cette formation à la présidentielle, Wilfried Léandre Houngbédji s’est voulu clair. « Nous n’avons rien à voir avec la gouvernance interne de ce parti. Nous regardons, à la limite amusés mais aussi préoccupés, qu’un parti qui se veut grand connaisse de telles difficultés », a-t-il lancé. Il a tenu à rappeler que les règles du jeu électoral sont connues de tous et doivent être respectées. « Il y a des conditions à remplir. Celui qui les remplit avance, celui qui ne les remplit pas est recalé. C’est l’ordre normal des choses », a-t-il illustré, comparant la situation à un élève qui échoue à un examen faute d’avoir atteint la moyenne requise. Selon lui, Les Démocrates avaient la possibilité de conclure un accord politique, à l’instar de la FCBE, afin d’obtenir les parrainages nécessaires. « Si Ld avait fait la même chose que la Fcbe, nous ne serions pas en train d’en débattre aujourd’hui. Il faut qu’ils assument leurs choix », a-t-il insisté.
“La convocation de Boni Yayi n’a rien d’extraordinaire”
Interrogé sur la convocation de l’ancien président Boni Yayi et des deux candidats du parti, Renaud Agbodjo et Jude Bonaventure Lodjou, dans le cadre de la crise interne, le porte-parole du gouvernement a tenu à dédramatiser la situation. « Ce n’est pas la première fois au Bénin qu’un ancien président de la République est convoqué. Cela s’est déjà vu avec Nicéphore Soglo en 1996 et même avec Boni Yayi lui-même en 2021 », a-t-il rappelé. Selon lui, la justice cherche simplement à comprendre les faits liés à l’usage d’un parrainage annulé par décision de tribunal. « La police judiciaire a voulu comprendre dans quelles conditions un parrainage, juridiquement nul, a été utilisé. Il n’y a rien d’anormal à cela », a-t-il précisé, avant d’ajouter que “nul n’est au-dessus de la loi”.
Appel à la responsabilité et à la sérénité
Wilfried Léandre Houngbédji a appelé les acteurs politiques à faire preuve de responsabilité et à respecter les règles républicaines. « Enseignons à nos concitoyens que celui qui n’a pas rempli les conditions prévues par la loi ne peut pas être traité de la même façon que celui qui les a respectées », a-t-il exhorté. Sur les rumeurs de manipulation ou de manœuvres pour empêcher la tenue du scrutin, il a été catégorique : « Dites aux populations que c’est faux. Le 12 avril 2026, il y aura bien une élection présidentielle, et nous espérons la gagner dès le premier tour », a lancé l’invité aux journalistes. Le porte-parole du gouvernement conclut sur une note d’apaisement : « La fête démocratique aura lieu. Ceux qui sont qualifiés prendront part à la compétition, et ceux qui ne le sont pas se prépareront mieux pour la prochaine fois. »
Gabin Goubiyi


















