L’incivisme a atteint un degré inquiétant au Bénin. Certains comportements peu orthodoxes constatés ça et là appellent des actions fortes. Face à la recrudescence des cas de Covid-19, des vols de motos et des braquages répétés dans certaines localités du pays depuis quelques semaines, la Police républicaine est vivement interpellée.
« Le Bénin est un pays de pagaille ». Cette déclaration du président Patrice Talon continue malheureusement d’être toujours d’actualité. Des comportements exemplaires que tout homme censé devrait adopter sont vertement foulés aux pieds. En lieu et place de certaines habitudes pourtant banales mais assez responsables, c’est le vice et les travers qu’on cultive. Sinon, comment comprendre que malgré la sensibilisation, le port de masque continue d’être un défi à relever en pleine recrudescence de la pandémie du Coronavirus ? Des motocyclistes et piétons certainement en mal de passer de ce monde vers l’au-delà, se permettent même de rouler tête nue. Le drame dans tout ceci est que cela se passe au nez et à la barbe des forces de sécurité postées au niveau des carrefours. Elles ont baissé la garde alors que l’heure n’est pas propice à un tel acte. Face à l’incivisme érigé en mode de vie, la Police républicaine se doit d’être aux aguets. La recrudescence du non-port de masque, de casque, ou de défaut d’immatriculation, appelle de la part des flics, des actions fortes. Le 15 mai, la Police républicaine avait lancé une opération de répression de ces infractions assez courantes sur les routes et au sein de la société en général. Cette action musclée avait permis d’épingler plusieurs milliers de motos et leurs propriétaires, surtout dans les grandes villes. Mais quelle ne fut pas la déception des compatriotes conscients et responsables dès qu’il a été annoncé la fin de cette opération dès le lendemain de son amorce ? C’était assurément, la meilleure formule pour décourager à jamais ces comportements et contraindre les résistants à se conformer aux prescriptions règlementaires.
Les hors-la-loi reprennent du service
La nature ayant horreur du vide et faute d’adversaires coriaces pour les dissuader, les divorcés sociaux profitent de la situation pour opérer. Les vols de motos s’observent au quotidien au sein de la société. Les engins les plus visés sont justement celles qui sont dépourvues de plaque. Livrées à elles-mêmes, les populations sont obligées d’assurer leur propre défense. Pourtant dans un entretien qu’il a donné à un média de la place le dimanche 16 mai 2021, le porte-parole de la Police républicaine, le commissaire principal de Police, Roger Tawès, avait déclaré : « Il est difficile de gérer à bout les contentieux liés au vol de moto ». Ce qui complique surtout cette situation, reste le manque de justificatif lorsque la moto est retrouvée. L’enregistrement de la moto au niveau des services techniques reste la meilleure option pour le titulaire d’une moto volée, de prouver son titre de propriété. Malheureusement, ce reflexe paraît un chemin de croix pour nombre de citoyens pour qui conduire la moto reste le plus important, quand bien même, les frais de douane et d’immatriculation de la moto sont déjà prélevés chez le vendeur. Inconscience quand tu nous tiens.
Gabin Goubiyi