En marge des séances des travaux dirigés organisées par l’Association des jeunes de Kinta (Ajek), Georges Ahomlanto, professeur certifié des mathématiques des collèges et lycées a expliqué, de long en large aux candidats au baccalauréat, les subtilités que cachent l’orientation et le choix des filières après le Bac.
«La mention assez bien peut ne pas avoir accès à une école de formation professionnelle. Par contre, celui qui a la mention passable peut bel et bien être admis dans un établissement de formation professionnelle après le Bac » informe Georges Ahomlanto, professeur certifié des mathématiques, en service au Collège d’enseignement général (Ceg) « Les pylônes » à Cotonou. Cette information peut paraître une absurdité chez bon nombre de bacheliers parce qu’ils n’avaient pas les vraies et bonnes informations. Deux critères militent en faveur du choix des filières universitaires. A en croire ses explications, l’orientation du nouveau bachelier se fait en fonction de ses notes dans les matières fondamentales et de sa mention. Il apporte quelques exemples concrets pour conforter sa thèse. «Lorsque vous obtenez une mention assez bien et que vous n’avez pas de très bonnes notes dans les matières fondamentales de la filière que vous envisagez, on ne vous admet pas dans une école de formation professionnelle. Si par exemple, vous avez fait la série D et vous obtenez une mention assez bien avec de fortes notes en français, anglais, histoire et géographie, cela ne vous permet pas d’aller faire l’agronomie ou l’Epac ni la médecine à l’université malgré votre mention. Par contre, quelqu’un qui n’a pas la mention assez bien, mais qui a obtenu onze de moyenne avec de fortes notes plus concentrées dans les matières fondamentales, telles que les mathématiques (14), 16 en physique chimie et technologie (Pct) et 18 en sciences de la vie et la terre (Svt) et il glane dans les autres matières pour avoir la moyenne requise, il sera admis, avec sa mention passable, dans un établissement qu’il aura à choisir en fonction des notes obtenues dans les matières scientifiques. Parce que, pour sélectionner les bacheliers, on tient compte des notes obtenues dans trois matières fondamentales et tout candidat doit choisir l’établissement en fonction de ses notes », détaille-t-il tout en poursuivant sa démonstration. «Lorsque vous obtenez par exemple 18 en Svt et que vous n’avez pas la moyenne ni en physique chimie ni en mathématiques, vous ne pouvez pas espérer faire la médecine parce que, pour faire la médecine, il faut nécessairement que la Pct accompagne la Svt. Il faut donc avoir de très bonnes notes dans ces deux matières », explicite-t-il. Malheureusement, n’ayant pas connaissance de ces détails, des nouveaux bacheliers tombent dans le piège et subissent les conséquences. « On rencontre des bacheliers qui travaillent en Svt mais ne foutent rien en Pct et c’est difficile de les orienter après le baccalauréat », regrette Georges Ahomlanto. Conséquence, ils font des années à l’université sans le moindre diplôme.
Le travail est la condition d’accès aux écoles professionnelles
Ces précisions sont utiles aux candidats pour les inciter à se préparer avant même la composition. « Obtenir le baccalauréat avec une mention, c’est bien. Mais l’obtenir avec de très bonnes notes dans certaines matières fondamentales, c’est encore mieux pour le choix de certains filières et établissements. C’est cela qui fait que nos jeunes en grand nombre se retrouvent dans les facultés classiques sans avoir accès aux établissements de formation professionnelle après le bac », insiste le professeur certifié des mathématiques, natif de Kinta. Pour lui, il est temps d’apporter la lumière pour éclairer les candidats au Bac puisque dans les milieux ruraux, ils sont sous-informés et ne savent souvent pas ce qui se passe après le baccalauréat. «Parmi eux, il y en a qui sont mal orientés, qui ont mal choisi leur série, qui se battent vaille que vaille pour obtenir le baccalauréat, mais avec des notes qui ne leur permettent pas d’accéder à des établissements de formation professionnelle» constate-t-il. Pour inverser la tendance, le professeur de mathématiques suggère que les élèves soient très tôt orientés de façon appropriée vers les séries juste après le Bepc en tenant compte de leurs performances dans les classes. Trois voies s’offrent pour accéder aux établissements de formation professionnelle. Les nouveaux bacheliers sont classés à titre boursier en fonction de leurs notes et mentions. Ils peuvent aussi être retenus à titre d’aide universitaire ou encore à titre partiellement payant ou entièrement payant. A en croire ses propos, la seule manière pour un pauvre d’accéder à ces écoles de formation professionnelle est de travailler. Sinon, les parents payent tout au moins 400.000 FCfa l’an pour la formation. Ce qui n’est pas évident parce qu’ils n’ont souvent pas les moyens de supporter le coût lorsque la formation est entièrement payante. « Si vous ratez ces occasions, c’est que vous êtes destiné aux formations classiques dans les facultés », a-t-il prévenu.
Zéphirin Toasségnitché (Br Zou-Collines)