Le ministre des Affaires étrangères, Olushegun Adjadi Bakari est vivement préoccupé par le rétablissement des relations entre le Bénin et le Niger. Pour le patron de la diplomatie béninoise, la période de tension qui a brouillé les relations entre les deux pays doit être définitivement tournée après la levée des sanctions de la Cédéao. Et la période de Ramadan semble propice à cet effet. C’est du moins la position soutenue par Olushegun Bakari au travers d’un entretien qu’il a accordé au journal nigérien « l’Enquêteur » le 1er mars 2024.
Plus d’une semaine après la réouverture des frontières du côté du Bénin, les autorités nigériennes continuent de maintenir les barrières, rendant du coup impossible, tout trafic à destination du Niger via le Benin. Une situation qui agace aussi bien les autorités béninoises que les opérateurs économiques des deux pays qui souhaitent vivement que les autorités nigériennes assouplissent leur position pour le bonheur des deux peuples. Et pour y parvenir, aucune circonstance ne devrait être écartée. La page se doit d’être tournée pour aller de l’avant et l’impératif aujourd’hui reste la réouverture des frontières bénino-nigériennes du côté du Niger. Dans l’entretien qu’il a accordé au journal L’enquêteur, le ministre béninois des affaires étrangères, Olushegun Bakari, après avoir fait le point de la situation, a lancé un vibrant appel aux autorités du Niger à quelques jours de l’entrée dans le mois sacré du Ramadan. « Le plus important aujourd’hui, c’est que nous puissions réellement mettre tout cela derrière nous et construire l’avenir. Nous allons dans quelques jours entrer dans le mois sacré du Ramadan. C’est un mois important pour nos peuples, de part et d’autre de la frontière. C’est le mois de repentance, du pardon. C’est le mois de la dévotion, en fait. Et moi, mon appel, c’est vraiment que nous puissions profiter de ce mois pour rebâtir, retisser les liens et faire en sorte que ce qui ne peut pas être coupé puisse être renforcé. », a indiqué le patron de la diplomatie béninoise. A en croire Olushegun Bakari, le Bénin a posé de grands pas dans le dénouement de la crise qui a opposé la Cédéao au Niger et l’ensemble des pays de l’Aes. Cet épisode relève désormais du passé et chaque peuple doit transcender les clivages pour se tourner vers l’avenir pour le bonheur des peuples. « Je pense que le plus important pour nous, aujourd’hui, c’est de dire comment nous faisons pour qu’après cette décision essentielle, importante prise par les chefs d’Etat, que nous avons souhaitée, que le président Talon a portée et a annoncée publiquement avant même le Sommet des chefs d’Etat, et il a œuvré pour cela ; comment nous faisons, maintenant que les frontières sont ouvertes, maintenant que les sanctions sont levées, comment nous faisons pour construire l’avenir », a martelé le ministre des Affaires étrangères qui a abordé avec clarté d’autres questions liées à la coopération sous régionale et communautaire. Pour lui « Le Niger est plus qu’un pays frère du Bénin. Nous sommes des jumeaux siamois. » Une raison supplémentaire pour faire table rase du passé afin de normaliser les relations entre les deux pays.
G. G.