Du lundi 3 au vendredi 7 novembre, la ville historique de Ouidah au Bénin accueille la phase finale d’un programme de formation des Nations Unies dédié au contrôle des armes légères et de petits calibres. Cette session réunit 19 boursiers originaires de 16 pays africains.
Après deux semaines de formation théorique à Lomé, au Togo, cette troisième semaine, hébergée dans les locaux du Centre de perfectionnement aux actions post-conflictuelles de déminage et de dépollution (Cpadd), est consacrée à la mise en pratique des connaissances acquises.
La cérémonie de lancement s’est déroulée en présence de plusieurs autorités, dont la coordinatrice résidente du système des Nations Unies au Bénin, Aminatou Sar, le directeur du Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique (Unrec), Anselme Nahmtante Yabouri, et le directeur de cabinet du ministre délégué chargé de la Défense nationale, le général Abdoul-Baki Sanni Bachabi.
Une initiative pour porter la voix de l’Afrique
Dans son allocution, le directeur de l’Unrec, Anselme Nahmtante Yabouri, a salué une initiative « fruit d’un plaidoyer mené par les États africains ». Il a rappelé que cette formation répond à un besoin crucial de renforcement des expertises continentales.
« Parfois, sur ces questions très pointues de contrôle des armes, de non-prolifération, de désarmement, lorsque les Nations Unies mettent en place des groupes d’espèces, demandent aux États de proposer des experts pour y participer, il n’est pas toujours facile de trouver des Africains qui ont l’expertise nécessaire et que le gouvernement peut mettre à disposition des Nations Unies. »
Le colonel-major Gabin Chahounka, secrétaire permanent de la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre, a souligné la pertinence de cette formation dans un contexte sous-régional marqué par « l’insécurité et la menace terroriste ». Il a affirmé que ces sessions aident à « accroître les compétences des acteurs étatiques et à améliorer la sécurité physique des stocks, le marquage des armes et le contrôle aux frontières ».
La coordinatrice résidente des Nations Unies, Aminatou Sar, a pour sa part indiqué que « le choix de Ouidah et du Cpadd comme lieu de cette étape est particulièrement symbolique ». Elle a estimé que sur ce site, « la théorie rejoint la pratique, les idées se transforment en compétences techniques et le savoir devient une capacité directement mobilisable ».
Le Bénin engagé pour une Afrique sans armes illicites
Représentant le gouvernement, le général Abdoul-Baki Sanni Bachabi a réaffirmé l’engagement du Bénin dans cette lutte. Il a rappelé que le pays, comme ses voisins, fait face à des menaces djihadistes qui « profitent de la porosité des frontières et du trafic illicite d’armes légères ».
« Vous êtes devenus une communauté de praticiens unis par la volonté d’apporter des réponses concrètes aux défis du continent », a-t-il déclaré aux participants.
Parmi les boursiers, Iriana Minosoa, Colonel de l’armée malgache, se dit très satisfaite de l’expérience : « C’était tellement enrichissant ! Nous avons bénéficié des connaissances fondamentales sur les cadres et instruments internationaux qui enrichissent le contrôle des armes de petit calibre et armes légères ».
La formation s’achèvera ce vendredi par une remise officielle d’attestations aux participants.
Abdourhamane Touré



















