Partages d’expériences, renforcement des liens entre les acteurs du tambourin en France et en Afrique, tout en offrant une vitrine exceptionnelle pour ce sport encore méconnu, ce sont autant d’objectifs qui justifient le séjour au Bénin, de Patricia Ganivenq, présidente de la Fédération française du jeu de balle au tambourin. Dans un entretien accordé à la presse locale, la patronne de cette discipline sportive en France a levé un coin de voile sur ses ambitions pour le Bénin. Ci-dessous l’intégralité de ses propos.
Le Matinal : Après des années de parrainage à distance, vous avez enfin décidé de venir au Bénin. Qu’est-ce qui vous a motivé à faire ce voyage ?
Patricia Ganivenq : C’est une grande joie pour moi de découvrir enfin le pays de mes filleuls, de les voir jouer et évoluer sur leurs terrains. Ce voyage est l’aboutissement d’un engagement de longue date. Je suis impatiente de rencontrer les familles de nos amis béninois, et particulièrement celle de ma filleule Laurice Gbaguidi. Pouvoir échanger avec eux, comprendre leur quotidien et partager des moments de complicité, c’est une opportunité unique. Ce voyage est bien plus qu’une simple visite : c’est une rencontre humaine et sportive.
Que peuvent attendre vos protégés de cette visite ?
Thomas Tossou Dan (Président de la Fédération béninoise de jeu de balle au tambourin ndlr) a joué un rôle clé dans le développement du tambourin au Bénin. Nos échanges ont été fructueux, et j’ai hâte de voir les tambourinaires béninois évoluer sur leur sol. Leur combativité et leur dynamisme sont des atouts majeurs pour l’avenir de ce sport. Cette visite est l’occasion de renforcer nos liens et de partager des connaissances techniques et tactiques. Nous apportons également du matériel pour soutenir leur pratique et leur permettre de continuer à progresser. Mais au-delà de l’aspect sportif, c’est une manière de leur montrer qu’ils ne sont pas seuls dans leur passion et que nous croyons en leur potentiel.
En tant que présidente de la Fédération française depuis quelques mois, quel serait votre apport pour le développement du tambourin au Bénin et en Afrique ?
Notre rôle est d’accompagner et de soutenir le développement du tambourin, non seulement au Bénin, mais aussi dans toute l’Afrique. Lors de ce voyage, nous apportons du matériel, mais surtout notre expérience. Nous souhaitons partager nos méthodes d’entraînement, nos stratégies de développement et notre vision pour l’avenir de ce sport. Lors de la dernière réunion de la Fédération internationale, nous avons évoqué le futur championnat du monde en salle, début 2026. J’espère voir le Bénin y participer et continuer à surprendre, comme il l’a fait en Italie en 2024. L’objectif est de créer des synergies entre les différents pays pour que le tambourin gagne en visibilité et en attractivité.
Quelles sont vos attentes au terme de cette visite ?
Mon combat est de donner plus de visibilité à cette discipline, en France et ailleurs. Le tambourin reste encore trop méconnu, et je souhaite, durant mon mandat, augmenter le nombre de licenciés et attirer l’attention du public. Mes attentes pour cette visite sont simples : découvrir les terres béninoises, rencontrer les communautés locales et partager notre passion pour le jeu de balle au tambourin avec les joueuses et joueurs locaux. J’espère que ce voyage renforcera les liens entre nos deux pays et ouvrira de nouvelles perspectives pour le développement de ce sport. Le tambourin est bien plus qu’un jeu : c’est un vecteur de lien social, de partage et de dépassement de soi. Et c’est ce message que je souhaite porter au Bénin et au-delà. Ce voyage marque donc une étape importante, tant sur le plan humain que sportif. Il incarne l’esprit de solidarité et de passion qui anime le tambourin, et j’espère qu’il inspirera de nouvelles vocations, au Bénin comme ailleurs.
Propos recueillis par Karol B. Sékou (Coll)