Des machines agricoles adaptées aux sols agricoles. Tel est le défi autour duquel est attendue la Société nationale de mécanisation agricole (Sonama). Pour combler les attentes du gouvernement, l’opérateur public a démarré avec des engins agricoles, réputés respectueux des sols et des environnements de culture. La chose est rendue possible grâce aux partenariats qu’il a noués avec des constructeurs qui ont des expériences avérées et dont le professionnalisme n’a jamais fait défaut dans le domaine.
Mieux que des slogans entendus depuis des décennies, le secteur agricole depuis l’avènement du Président Patrice Talon, se positionne comme « le principal levier de développement économique, de création de richesse et d’emploi au Bénin ». Il s’appuie sur une dynamique nouvelle de développement des filières agricoles instaurée aux fins d’une meilleure valorisation des potentiels agricoles du Bénin. La poursuite de cette dynamique qui facilite des résultats satisfaisants passe par la mécanisation de l’agriculture. L’une des structures de l’Etat qui prend une part active dans la mécanisation du secteur reste et demeure la Sonama. Son rôle n’est plus à démontrer au sein du secteur agricole. « Le rôle stratégique que joue la Sonama permet aux paysans aujourd’hui de passer d’un rendement d’une (01) tonne de maïs à l’hectare à quatre (04) tonnes voire cinq (05) tonnes de maïs à l’hectare. Ce qui est une bonne chose pour les paysans, mais aussi pour les consommateurs qui vont voir que les prix vont baisser », a laissé entendre le ministre d’Etat chargé de la Coordination de l’action gouvernementale Abdoulaye Bio Tchané. La mécanisation agricole entre comme le souhaite le président Patrice Talon dans sa phase active. Pour preuve la Sonama a mis à la disposition des producteurs 600 tracteurs et motoculteurs en 2022, 1050 tracteurs et motoculteurs en 2023. Il faut dire que tous ces équipements sont subventionnés à hauteur de 50% par le gouvernement Béninois. Il faut ajouter à cela la formation à l’utilisation et à la maintenance des matériels et équipements agricoles de 7559 acteurs de la chaîne dont 5534 tractoristes, 298 mécaniciens et 19 enseignants de lycées techniques agricoles.
Un pilier éducatif pour la mécanisation agricole
L’éducation et la formation sont au cœur de l’approche de la Sonama. En créant des champs écoles, la Sonama souhaite offrir aux producteurs, un apprentissage pratique et direct des techniques de semis et de pulvérisation mécanisées. Cette initiative vise à développer un écosystème où tous les acteurs agricoles acquièrent les compétences nécessaires pour maintenir et développer les acquis de la mécanisation agricole. La commune de Djidja, située dans le sud du pays, est la première à bénéficier de cette nouvelle initiative en 2024. Un champ appartenant à un producteur volontaire a été sélectionné pour devenir le premier champ école. L’équipe de la Sonama a pris en charge toutes les opérations de préparation du sol, facilitant ainsi les activités de semis et de pulvérisation. Le producteur hôte a invité ses collègues des champs voisins à assister aux démonstrations éducatives organisées par la Sonama. Ces séances ont plusieurs objectifs clés à savoir entre autres réduire la pénibilité du travail : alléger le travail des producteurs, surtout en période de manque de main-d’œuvre, vulgariser les techniques mécaniques et promouvoir l’utilisation de semoirs et de pulvérisateurs tractés. C’est un projet à portée nationale car la Sonama prévoit d’étendre cette initiative à tout le territoire béninois, en adoptant le même format de champs écoles. Cette démarche vise à démocratiser l’accès aux technologies de mécanisation et à garantir que chaque région bénéficie des progrès en matière d’agriculture mécanique.
L’installation du premier champ école à Djidja marque une étape importante dans la campagne de vulgarisation du semis et de la pulvérisation mécaniques au Bénin. En combinant innovation, éducation et collaboration avec les producteurs locaux, la Sonama continue de renforcer la mécanisation agricole, contribuant ainsi à l’amélioration des rendements agricoles et à la sécurité alimentaire du pays.
Une offre de machines agricoles innovante à prix étudié
L’offre de machines agricole de la Sonama est des plus améliorées. En effet, les équipements proposés aux acteurs autrefois se limitaient au trio tracteur, remorque et outil de labour, en l’occurrence la charrue. Désormais, l’offre de machine agricole est plus diversifiée en termes de matériel roulant d’équipements d’attelage, ceci pour offrir plus de possibilités aux utilisateurs au cours de l’itinéraire cultural. « Les tracteurs de la Sonama peuvent intervenir dans la préparation du sol, sur le semis, sur l’entretien et sur la récolte. Au-delà de la récolte, nous avons aussi des machines de transformation et de la petite irrigation que nous promouvons à la Sonama », explique le Directeur des opérations commerciales. Des équipements sont proposés en quatre différentes formules de kit. Ceci pour permettre aux agriculteurs de disposer du minimum nécessaire dans leur itinéraire cultural. Ils se composent chacun d’un tracteur de 20 à 60 chevaux de marque Mahindra, d’une remorque, d’un chisel, d’une charrue à socs non réversible, de billonneuse à socs, de semoir monograine. De même, pour en garantir l’accessibilité aux producteurs, le gouvernement subventionne à hauteur de 50 %, le prix d’achat de ces équipements. Cela suppose que l’État prend à sa charge la moitié du prix d’achat des engins dès lors que l’acquéreur apporte sa part représentant l’autre moitié. En cas d’insuffisance de fonds, l’option de l’accès au financement est également offerte à ces agriculteurs. « Si un producteur fait un effort de débourser la moitié de sa contribution, le gouvernement a mis en place un accompagnement financier à travers le Fonds National de Développement Agricole (Fnda) », a assuré Rodrigue Adogony. C’est dire que le Fnda en partenariat avec des banques et structures de microfinance locale aide les agriculteurs à accéder à des crédits à taux étudiés pour financer leur achat. De toute évidence, la mécanisation agricole a des lendemains meilleurs au Bénin grâce à ces commodités. Le secteur agricole au Bénin connaîtra sans doute des bonds quantitatifs et qualitatifs dans les prochaines années.
Un véritable soulagement pour les producteurs
Tracteurs, remorques, charrues, billonneuses, semoirs…, ce sont là quelques-uns des matériels agricoles que la Société nationale de mécanisation agricole (Sonama) met à la disposition de plus de quatre cents producteurs. En effet, afin d’intensifier progressivement la mécanisation agricole, le gouvernement du président Patrice Talon a subventionné jusqu’à 50 %, l’achat des engins agricoles et à 30 % l’acquisition des kits agricoles. Cette subvention représente selon Jean-Patrick Yekpe, directeur des opérations commerciales de la Sonama, un moyen pour accélérer la mécanisation du secteur agricole au Bénin afin de réaliser les objectifs du Pag. À l’en croire, 20 machines sont remises aux bénéficiaires sur environ quatre cents commandées par les agriculteurs. Celles-ci jouissent d’une garantie d’un an. Il explique que cette initiative permettra la création de plusieurs emplois dans le domaine agricole. Il s’agit de tracteurs et kits de première qualité assemblés au Bénin et qui pourront être utilisés sur une longue période. Pour les bénéficiaires des engins, il s’agit d’une initiative louable qui apporte une grande contribution à l’agriculture. Fathaï Adéyèmi, premier bénéficiaire de l’initiative, n’a pas manqué de témoigner toute sa reconnaissance à l’endroit de la Sonama. Selon lui, « pour améliorer la rentabilité et la productivité, il faut mécaniser et quitter l’ère manuelle du secteur agricole ». C’est pourquoi, il juge indispensable l’usage des tracteurs dans la redynamisation de l’agriculture au Bénin. Comme lui, Eric Mora, également bénéficiaire, se dit fier de recevoir ces machines. Il remercie particulièrement la Sonama et le gouvernement du Bénin pour les subventions et promet de faire bon usage de ces matériels reçus afin d’en profiter sur une longue période.
Par ailleurs, la Société nationale de mécanisation agricole (Sonama) vise à couvrir 70% des besoins exprimés au niveau national, soit 5.500 kits d’équipements agricoles dont 2.300 pour la période 2022-2023 dans l’élaboration de son plan triennal 2022-2024. La Sonama est chargée de conduire, pour le compte du gouvernement, le programme national de mécanisation agricole et la petite irrigation.
Sergino Lokossou