En période de forte fraîcheur, la vigilance doit être de mise, surtout pour les parents et les femmes enceintes. Gertrude Mahugnon Aihounhin, épidémiologiste, donne dans cette interview exclusive, des précautions simples, mais essentielles qui peuvent être adoptées pour protéger les personnes les plus vulnérables.
Le Matinal : Quels sont les principaux risques pour la santé des femmes enceintes et des jeunes enfants pendant les périodes de fraîcheur ?
Gertrude Mahugnon Aihounhin : Pendant la période de fraîcheur, les femmes enceintes et les jeunes enfants peuvent être exposés à plusieurs risques pour la santé. Les infections respiratoires sont courantes, car les températures plus basses augmentent la susceptibilité à des maladies telles que la grippe, les rhumes et les infections bronchiques. Les jeunes enfants et les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables en raison de leur système immunitaire moins robuste. Le froid peut également déclencher des crises d’asthme et aggraver les symptômes allergiques, ce qui est préoccupant pour les enfants asthmatiques ou allergiques. L’hypothermie est un autre risque, car les femmes enceintes et les jeunes enfants ont une capacité réduite à réguler leur température corporelle, ce qui les rend plus susceptibles de perdre rapidement de la chaleur corporelle.
Quels conseils donneriez-vous aux femmes enceintes pour maintenir une bonne santé durant les périodes de fraîcheur ?
Pour maintenir une bonne santé durant les périodes de fraîcheur, les femmes enceintes peuvent suivre porter des vêtements chauds en couches pour bien couvrir les extrémités (mains, pieds, tête), boire suffisamment d’eau, même si la sensation de soif est moins présente. Il faut manger des repas équilibrés et riches en nutriments pour renforcer le système immunitaire. Je conseille aux femmes enceintes d’aménager des temps de sieste. Si le sommeil ne les gagne pas, qu’elles profitent pour des moments loisirs, c’est-à-dire de lire, d’écouter de la musique ou regarder la télévision. Il faut également faire des exercices légers et réguliers à l’intérieur pour maintenir une bonne circulation sanguine et rester active sans s’exposer au froid extrême et s’assurer d’être à jour avec les vaccinations recommandées, notamment contre la grippe, pour réduire le risque d’infections respiratoires. J’exhorte aussi toutes femmes à maintenir un environnement intérieur chaud et bien ventilé à éviter les sources de pollution intérieure et utiliser un humidificateur pour prévenir l’air sec qui peut irriter les voies respiratoires.
Quelles précautions spécifiques les parents devraient-ils prendre pour protéger leurs enfants contre le froid ?
Les parents doivent donner aux enfants une attention particulière en ces périodes de forte fraicheur. Il est de leur ressort de surveiller la température, l’habillement, les nourritures surtout éviter la consommation de trop d’huile.
Comment les parents peuvent-ils reconnaître les signes de maladies liées au froid chez les enfants, comme l’hypothermie ou les infections respiratoires ?
Les parents peuvent reconnaître les signes de maladies liées au froid chez les enfants en surveillant attentivement leur comportement et leur état physique. Pour l’hypothermie, les signes précoces incluent des frissons intenses et constants, une peau pâle et froide au toucher, ainsi que des lèvres, doigts et orteils bleutés. Les signes avancés incluent une fatigue ou somnolence inhabituelle, une confusion ou désorientation, une respiration lente et peu profonde, et une perte de coordination avec des trébuchements fréquents. Pour les infections respiratoires, les signes communs sont une toux persistante, une congestion nasale ou un écoulement nasal, une fièvre modérée à élever, des maux de gorge, une respiration rapide ou sifflante, et une irritabilité ou un inconfort général. Les signes graves nécessitant une attention médicale immédiate incluent une difficulté à respirer ou une respiration laborieuse, des lèvres ou une peau bleuâtre indiquant un manque d’oxygène, et une fièvre très élevée ne diminuant pas avec le traitement.
Propos recueillies par Estelle Vodounnou (Coll)