Il n’est jamais tard dans la vie, dit-on. Nazaire Hounnonkpè déchu de son grade d’inspecteur général de Police porté sous le régime Yayi au même titre que son frère d’arme Louis Philippe Houndégnon, a été réhabilité le mercredi 13 mars 2024. En Conseil des ministres hier, l’ex-Directeur général de la Police républicaine a été promu inspecteur général de Police de deuxième classe. La décision de sa rétrogradation avait été prise par la chambre administrative de la Cour suprême le jeudi 23 mai 2019. La Haute juridiction en matière administrative s’était basée sur le caractère irrégulier et illégal de la promotion de ces deux officiers supérieurs de la Police. Pour rappel, par décret n°2015-416 du 1er août 2015 portant nomination des officiers généraux des forces de sécurité publique et assimilées, l’ancien président de la République, Boni Yayi, avait promu des officiers généraux des forces de sécurité publique et assimilée dont Nazaire Hounnonkpè et Louis Philippe Houndégnon nommés inspecteurs généraux de brigade. Au lendemain de leur promotion, des voix s’étaient élevées pour dénoncer leur nomination qualifiée « d’attribution fantaisiste de grade ». De ce fait, la Cour constitutionnelle a été saisie pour déclarer le décret anticonstitutionnel car leur promotion ne respectait pas la loi n°2015-20 du 19 juin 2015, notamment son article 148 qui précise que l’ancienneté requise est d’au moins quatre années. Il faut aussi souligner que ledit article viole la Constitution en ses articles 26 et 34. La Cour constitutionnelle s’était déclarée incompétente pour se pencher sur le dossier. D’où la sollicitation de la Cour suprême qui a fini par trancher. Dans la foulée, Nazaire Hounnonkpè a été déchargé de ses fonctions de directeur général de la Police républicaine, car certains de ses collaborateurs seraient plus gradés que lui, ce qui est inadmissible au sein des Forces de défense et de sécurité.
Abdourhamane Touré