(La Police appelée à intensifier la répression)
Dans l’arrondissement d’Ekpè dans la Commune de Sèmè-Podji, la pollution sonore émise par les tenanciers de bars et restaurants dépasse l’entendement. Les populations, sans défense, appellent la Police républicaine à redoubler d’ardeur pour les sauver de cet enfer quotidien.
« Je ne supporte pas les bruits de la musique. Toutes les nuits, il y a des buvettes et bars qui jouent à haute intensité de la musique jusqu’à deux, trois heures du matin, voire plus. Ce qui me donne des maux de tête. Ça me rend malade tous les jours…», se désole dame Jeanne qui, malgré son état de santé défectueux, parce qu’elle est hypertendue, doit subir le diktat d’un grand bar sis Djeffa/Gbago sur le prolongement de la voie pavée Djeffa-gare-carrefour-Ekpè. A la question de savoir pourquoi elle n’est pas allée s’en plaindre à la Police, dame Jeanne dit craindre des représailles de certaines puissances maléfiques plus fortes qu’elle. Pour elle, seule la Police républicaine peut la sauver, car elle a peur de s’exposer. Comme elle, beaucoup de personnes à Djeffa/Gbago souffrent dans leur chair, des effets néfastes de la pollution sonore dans leur cadre de vie où toutes les nuits, c’est de la musique à couper le souffle jusqu’à l’aube. Ceux qui tentent d’en parler, sont exposés aux injures et autres intimidations. « Ce n’est pas à moi d’en parler. Ils vont me tuer avec leurs forces mystiques. Je préfère me taire. C’est la presse seule qui est capable d’informer les autorités de nos problèmes…», confie un propriétaire terrien natif de Porto-Novo. Tout le monde, à l’exception de quelques courageux, croupit sous les conséquences des nuisances sonores. C’est un mal récurrent pour les populations de l’arrondissement d’Ekpè dans la Commune de Sèmè-Podji, malgré l’existence d’une loi qui réprime le phénomène. Pour comprendre les raisons de cette violation de la loi dans certaines buvettes dudit arrondissement, des animateurs communément appelés Dj ont indiqué qu’il y a des clients qui conditionnent l’achat des boissons à l’intensification de la musique. « Le client est roi. Nous voulons vendre nos produits. Nous augmentons le son pour les maintenir chez nous. Nous sommes en affaire…», s’est contenté de dire un messager de bar qui a requis l’anonymat. D’autres soutiennent que la loi sur la pollution sonore doit être révisée.
Répression policière
Lors d’une séance de sensibilisation au siège de l’arrondissement d’Ekpè, les éléments de la Police républicaine ont insisté sur la répression contre les nuisances sonores. L’acte a été joint à la parole. A Pk 10, Ekpè, Tchonvi et Djeffa, des saisies d’instruments musicaux ont été faites. Les éléments de la Police sont régulièrement sur le terrain. Malgré cela, il y a toujours des tenanciers de bars qui ont visiblement choisi d’enfreindre aux lois et de tenir tête aux autorités. « Apparemment, ces gens-là font ce qu’ils veulent, quand ils veulent et où ils veulent…», ironise un ancien journaliste, résident à Ekpè. La lutte contre la pollution sonore dans l’arrondissement d’Ekpè, Commune de Sèmè-Podji reste et demeure une équation difficile à résoudre, bien qu’il y ait une loi réprimant le phénomène. Les autorités politico-administratives et la Police républicaine ont du pain sur la planche, malgré leurs descentes régulières sur les lieux.
Jules Yaovi Maoussi (Br Ouémé-Plateau)