La confusion créée par un pseudo-communiqué sur les partis politiques légaux enregistrés au ministère de l’Intérieur (Misp) a beaucoup agité la classe politique le week-end écoulé. Même s’il s’avère faux, le communiqué qui a circulé sur les réseaux sociaux, a quand même le mérite de pousser les partis politiques indexés à certaines clarifications .
« Le ministère de l’Intérieur a publié au Bénin cette semaine, la liste des partis politiques régulièrement enregistrés. 18 partis politiques animent la vie politique au Bénin. Toutefois, tous les partis ne sont pas en règle. Plusieurs partis dits de l’opposition n’ont pas rempli les formalités selon le ministère de l’Intérieur ». Ce bout de texte a créé un certain émoi dans le landerneau politique béninois le week-end. En réponse, la réaction du parti de Candide Azannaï a été l’une des plus musclées. C’est dire à quel point la chose a été prise au sérieux. A travers un communiqué signé de sa Secrétaire générale, Dr. Adolé Félicité Akueson, Restaurer l’espoir a mis les choses au point. « Il nous est revenu par la voie de certains réseaux sociaux, la publication d’un document anonyme portant la mention « Source ministère de l’Intérieur ». Dans ce document, les partis politiques dits régulièrement inscrits sont répartis dans des colonnes, dont celle de l’appartenance à l’opposition et celle de la mouvance. Il est mentionné dans ledit document que le parti Restaurer l’espoir ( Re) n’a pas rempli les formalités d’appartenance à l’opposition », peut-on lire. « Le parti Restaurer l’espoir (Re) a fait une déclaration en bonne et due forme d’appartenance à l’opposition. C’est par une lettre en date du 12 février 2020 que le parti a transmis son dossier de déclaration d’appartenance à l’opposition au ministère de l’Intérieur. Ladite lettre a été enregistrée sous le No 1082 du 12 février 2020. Un récépissé : Année 2020/No 040/Misp/Dc/Sgm/Daic/Saap/Sadu 24 février 2020 lui a été délivré par le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique puis régulièrement publié au Journal officiel le 15 mars 2020, attestant parfaitement que Re a accompli les formalités requises à propos de son positionnement sur l’échiquier politique national », ajoute le communiqué. Comme le parti de Candide Azannaï, d’autres ont été cités à tort ou à raison dans le document. Le parti « Les démocrates » s’est senti obligé de se fendre d’un communiqué pour dénier les bien-fondés de ce qu’affirme le communiqué. Les partisans du parti dirigé par Éric. Houndété, ont même, pour mettre fin à ce déni, publié sur les réseaux sociaux le récépissé que le ministère de l’Intérieur a délivré au parti, quant à leur statut de parti déclaré de l’opposition.
A qui profite le crime ?
Il n’en demeure pas moins vrai que la question du « A qui profite le crime ? » reste posée. Rappelons qu’au Bénin, c’est la Charte des partis politiques qui organise l’animation de la vie politique, et fixe les conditions d’existence des partis politiques. Issue des reformes politiques engagées sous le régime du Nouveau départ, cette loi s’adosse à celle votée toujours en 2019, et portant Statut de l’opposition, et qui fixe les dispositions relatives au statut de l’opposition. Ainsi, la loi portant Statut de l’opposition fait obligation aux partis politiques de l’opposition, de se faire régulièrement enregistrer. Ils doivent aussi faire une déclaration officielle et publique de leur appartenance et la faire enregistrer au Misp. Par ailleurs, le statut de l’opposition au Bénin permet aux partis politiques d’avoir certains privilèges et avantages, par exemple, un accès équitable aux moyens officiels d’information et de communication. Les responsables de ces partis, sont libres d’exprimer leur opinion sur toute question d’intérêt national et sur toutes les décisions du gouvernement.
Wilfrid Noubadan