Le 14 mars 2023, le Bénin sera à l’honneur en Suisse avec le professeur Edgard GNANSOUNOU. Ce digne fils sera en vedette devant la communauté scientifique et universitaire de ce pays d’Europe. Après trois décennies au service de la recherche, il va donner sa leçon d’honneur. Un événement inédit qui va focaliser le monde entier et qui va le consacrer comme étant l’un des rares Africains à intégrer ce cercle. Mais en attendant, nous vous proposons de découvrir cet éminent professeur qui a consacré toute sa carrière à la recherche de solutions innovantes pour la construction d’un monde meilleur.
Professeur honoraire de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne en Suisse, Edgard GNANSOUNOU est un scientifique béninois de renommée internationale. Né le 09 juin 1957, il est Docteur en Planification Energétique et Ingénieur en Génie Civil. Il est l’un des rares Professeurs scientifiques afrodescendants ayant eu le mérite d’être inscrits au ranking 2022 de Stanford University (USA) World Top 2% Scientists (Liste des top 2% meilleurs scientifiques du monde). Sa nomination comme professeur de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne date de 2011. Edgard Gnansounou est alors le premier chercheur d’ascendance négro-africaine à atteindre ce grade dans l’histoire de cette célèbre université et malheureusement, le seul, à cette date, dans l’histoire de cette institution.
C’est en octobre 1977 qu’il quitte la terre de ses ancêtres pour poursuivre ses études à Lausanne en Suisse. Cela va se concrétiser plus tard par un diplôme d’ingénieur en Génie Civil obtenu en 1983. Assoiffé de connaissances, il maintient le cap en réalisant une thèse de doctorat à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) dans le domaine de la planification énergétique. Sa recherche de doctorat concernait l’adéquation entre la demande et l’offre d’énergie électrique en avenir incertain. Il poursuit ensuite sa carrière dans la recherche et l’enseignement, notamment en dirigeant des projets pluridisciplinaires en Europe, en Amérique latine (Colombie, Brésil), en Asie (Chine) et en Afrique (Afrique du Sud, Sénégal, Guinée, Guinée-Bissau, Gambie, Bénin).
Sa longue expérience professionnelle s’est enrichi des nombreuses collaborations (étudiants, doctorants, collaborateurs scientifiques, partenaires académiques et industriels). Ainsi, durant sa riche carrière qui sera honorée le 14 mars 2023, Edgard GNANSOUNOU a enseigné dans diverses universités en tant que professeur invité. C’est le cas en 2020 à l’Université Mohamed 6 Polytechnique Maroc, à l’Université africaine des sciences et technologies d’Abuja (AUST) en octobre 2011. Il a aussi été chercheur invité à la division de biotechnologie de l’Institut national des sciences et technologies interdisciplinaires (NIIST), Trivandrum, Inde, avec le professeur Ashok Pandey en 2009, à Polytech de Clermont-Ferrand, Université Blaise Pascal, avec le Pr Christian Larroche en 2008 et chercheur invité au Thayer College, Dartmouth School of Engineering avec le professeur Charles Wyman (USA) en 2002. De 1983 à 2003, il a été chercheur senior responsable du groupe Planification énergétique à l’EPFL-LASEN.
Edgard GNANSOUNOU, c’est aussi le travail de coopération avec le Secrétariat Exécutif de l’EEEOA avec lequel une convention de cession du logiciel PLANELEC-PRO a été signée en 2018 et une Coopération internationale avec les pays en développement et émergents dans les domaines de la recherche énergétique (Afrique de l’Ouest, Afrique australe, Chine, Inde, Brésil, Colombie). De Novembre 2003 à Février 2009, il a été le Directeur du Laboratoire de Systèmes Energétiques (EPFL-LASEN).
Directeur du Groupe de Recherche Bioénergie et Planification Énergétique (EPFL-BPE)
Depuis février 2009, il est le Directeur du Groupe de Recherche Bioénergie et Planification Énergétique (EPFL-BPE). L’unité qu’il dirige à l’EPFL (BPE-Bioénergie et Planification Energétique) est active dans les domaines tels que l’Analyse Technico-économique et Environnementale de bio-raffineries, l’Analyse de cycle de vie, l’Analyse de la durabilité.
Avant 2010, il a été le Coordinateur d’un programme de troisième cycle sur la planification énergétique en Afrique de l’Ouest (un projet financé par l’Agence suisse de développement et de coopération – DDC). Il a de même assuré l’assistance au maître d’ouvrage et la formation dans le cadre d’un programme de planification de la production d’énergie électrique pour les États membres de l’OMVG (Sénégal, Gambie, Guinée, Guinée Bissau) et la direction du projet MASENS : Méthode d’analyse du système énergétique du Sénégal ; Sans oublier le projet MASEB : Méthode d’analyse du système énergétique du Bénin.
Développeur du logiciel PLANELEC-PRO
Quand on parle du Professeur Edgard GNANSOUNOU, c’est de se rappeler de ce développeur du logiciel PLANELEC-PRO pour la planification de l’expansion des systèmes de production électrique. Cet outil a été utilisé notamment dans le cadre de travaux réalisés en Chine (Shanghai, Shandong) et en Afrique de l’Ouest. C’est aussi lui qui, entre 2021-2022, a développé l’outil de planification énergétique du HCR : un projet financé par la Direction du Développement et de la Coopération Suisse (DDC). Au Bénin, il est membre du Conseil scientifique international du College of Engineering-Energie, Infrastructure de transport et environnement (CoE-EIE) de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC).
9 livres scientifiques et 183 articles scientifiques cités dans des journaux à fort impact
Sa bibliographie est garnie par 9 livres scientifiques et 183 articles scientifiques (voir Cv) en tant qu’auteur ou co-auteur. On note « Économie verte : analyse des systèmes pour la durabilité », « Récupération des ressources à partir des déchets », « Biocarburants : matières premières alternatives et procédés de conversion pour la production de biocarburants liquides et gazeux », « Raffinage des résidus de biomasse pour l’énergie durable et les bioproduits », « Biorestauration des déchets », « Bioremédiation : Application pour la protection et la gestion de l’environnement », « Évaluation du cycle de vie des bioraffineries », « Biocarburants : production et perspectives d’avenir », « Fermentation alimentaire complète et biotechnologie Vol. I et II ».
En marge de ses activités professionnelles, il s’est impliqué dans la réflexion et l’action citoyenne en particulier en Afrique où il travaille à promouvoir l’idée d’une fédéralisation des Etats de l’Afrique de l’Ouest ainsi que des micro-projets et le pouvoir d’agir (empowerment) à l’échelle du quartier urbain ou du village. C’est dans cette veine qu’il a publié aux éditions L’harmatan « En finir avec le franc des colonies françaises d’Afrique ». Un ouvrage dans lequel il prônait la formation de deux nouvelles fédérations en Afrique de l’Ouest : la fédération du Golfe de Guinée (Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire, Guinée Conakry, Guinée Bissau, Liberia et Sierra Leone) et celle du Sahel (Niger, Burkina Faso, Sénégal, Gambie, Cap-Vert, Mali). Depuis quelques années, il promeut le regroupement de ces deux fédérations en une seule : La fédération sahélo-guinéenne. Celle-ci, avec le Nigéria, lancerait une nouvelle dynamique en Afrique de l’Ouest, préfigurant l’eco, la future monnaie unique en Afrique de l’Ouest, après sa fusion avec le naira. Mais sans illusion sur le travail à réaliser pour atteindre cet objectif, Edgard Gnansounou a fondé le Mouvement des Fédéralistes Sahélo-Guinéens (MFSG), une association internationale de droit suisse qu’il préside et dont la première section nationale a été créée au Bénin en août 2022. D’autres sections sont envisagées bientôt au Burkina Faso et au Sénégal.
Présence dans le « top 2% des scientifiques au plan mondial »
Depuis plusieurs années, il apparaît dans le classement des « top 2% des scientifiques au plan mondial », classement réalisé chaque année par Stanford University (seul scientifique Béninois, un des rares subsahariens à figurer dans ce classement). Un exploit, car il devance, dans ce ranking un chercheur du Nigéria et un autre du Sénégal, les seuls chercheurs à défendre les couleurs de l’Afrique de l’Ouest. Il est aussi membre du Board Editorial de trois journaux scientifiques à fort impact au plan mondial (voir CV). C’est donc une mine d’expériences pour l’Afrique et particulièrement son pays le Bénin.