Le Bénin s’apprête à célébrer dans quelques jours son 64ème anniversaire à la souveraineté internationale. A ce titre, pour le compte de l’émission socio-politique « Cartes sur table » de la 88.6 Fm, les journalistes Aziz Adam Soulé et Sosthène Fadaïro ont reçu ce dimanche 28 juillet 2024 le professeur Pierre G. Mètinhoué, historien et ancien directeur de cabinet du ministre des Enseignements primaire et secondaire. Durant 90 minutes, ils ont évoqué les événements qui ont abouti à l’indépendance du Dahomey actuel Bénin.
Ce dimanche 28 juillet 2024, l’invité de la radio « Océan Fm » a donné des explications sur les facteurs historiques ayant concouru à l’indépendance du Dahomey actuel Bénin de 1936 à 1956. A l’entendre, la guerre de 1939 à 1945 à laquelle les tirailleurs sénégalais ont pris une part active, a été un facteur majeur dans la décolonisation des pays africains en général et en particulier du Bénin. « Après la guerre, des mouvements ont commencé à naître pour revendiquer l’indépendance des pays qui étaient sous la domination française. A partir de 1956, la France elle-même a beaucoup évolué dans sa réflexion et dans ses relations avec ses colonies. En 1956, il y a eu la loi-cadre de Gaston Deferre. Cette loi-cadre permettait aux Africains de participer un peu plus à la gestion de leur pays. A partir de la loi-cadre, il y a eu les premiers conseils de gouvernement dans les pays africains et le Dahomey de l’époque a mis en place son premier gouvernement en 1955 », a rappelé l’historien. Pour Pierre Mètinhoué, le Bénin a eu son indépendance le 1er août 1960, mais « aujourd’hui, il faut avoir conscience que le 1er août 1960 était une formalité mais n’avait pas atteint les profondeurs de nos maux et ne pouvait pas enclencher un développement instantané dans notre pays ». A l’en croire, cette indépendance de 1960 est assez superficielle parce que les anciens présidents de l’époque n’avaient pas pris toute la conscience de ce que signifie l’indépendance. « Les Dahoméens ont continué à vivre comme si nous avions un maître qui devrait continuer à nous dire ce que nous devions faire », a regretté l’ancien directeur de cabinet du ministre des Enseignements primaire et secondaire. Il a par ailleurs indiqué que le Bénin continue d’être un modèle de la démocratie en Afrique, car les élections se tiennent toujours à bonne date et dans la paix.
Patrice Zoundé (Coll)