L’association Ekolab, engagée dans la promotion de l’éducation aux médias et à l’information, déploie depuis plusieurs semaines des ateliers dans les collèges béninois pour sensibiliser les élèves aux dangers de la désinformation. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet MéSoCIR (Des Médias pour une Société Civile Renforcée), financé par l’Union européenne et mis en œuvre en partenariat avec la Fondation Hirondelle et la Fédération des radios communautaires et assimilées du Bénin (Fercab).
Le projet MéSoCIR, prévu sur trois ans, couvre neuf départements du Bénin. Il a pour objectif développer l’esprit critique des élèves face aux fake news et à la désinformation. Depuis son lancement, l’initiative a déjà touché trois établissements scolaires, dont le Collège d’enseignement général (Ceg) Océan à Haie Vive (Cotonou), où un atelier de quatre jours s’est déroulé du 22 au 25 avril 2025. Selon Rachida Houssou, journaliste et directrice exécutive d’Ekolab, les ateliers sont conçus en format long dans certaines écoles (une semaine) et en format court (2h) dans d’autres écoles. Loin de se limiter à des exposés théoriques, les sessions sont pratiques, ludiques et participatives. Les élèves sont confrontés à de vraies fausses informations et doivent apprendre à les analyser, à poser des questions, à vérifier les sources et à distinguer le vrai du faux. « On veut planter une graine de vigilance en eux. Ce sont les citoyens de demain, les influenceurs potentiels de leurs familles et communautés », a-t-elle expliqué. Les ateliers s’adressent prioritairement aux élèves de la 4eme à la classe de première. Le choix de groupes restreints (20 à 30 élèves par session) permet un meilleur encadrement et une meilleure appropriation des messages.
Les élèves témoignent
L’atelier a reçu un accueil enthousiaste de la part des élèves. Mariellard Sonon, élève en classe de Première au Ceg Océan, témoigne : « J’ai appris à détecter les fake news. Par exemple, j’ai vu une information douteuse sur Internet et grâce à l’atelier, j’ai su qu’elle était fausse. » De son côté, Joseph Houngbédji, élève en Seconde AB dans le même collège, ajoute : « Avant de croire ou partager une info, je vérifie maintenant la date, la source, et je m’assure qu’elle est vraie. On nous a appris à nous poser les bonnes questions. » À terme, Ekolab ambitionne de toucher 400 élèves sur l’ensemble du territoire. Après le Littoral, les prochaines étapes mèneront les équipes vers Kandi, les communes de l’Atacora, Parakou et Lalo, entre autres. À travers cette démarche, Ekolab souhaite contribuer à développer l’esprit critique chez les élèves qui sont aussi des vecteurs de partages de messages auprès de leurs familles. Certains enseignants sollicitent déjà le retour de l’équipe pour prolonger ou élargir l’atelier à d’autres niveaux. La mission d’Ekolab ne s’arrête pas à la sensibilisation : elle pose les bases d’une culture numérique responsable, essentielle dans une époque où les fake news peuvent menacer la cohésion sociale et la démocratie. Il est à préciser que depuis sa création en 2021, l’association Ekolab organisait déjà des ateliers éducations aux médias. Elle a parcouru quelques écoles surtout à Cotonou dans ce sens. L’association est basée sur trois piliers que sont l’éducation aux médias, l’encouragement à la pratique du journalisme d’investigation et l’édition des enquêtes.
Léonce Adjévi