S’il existe responsables d’organisation syndicale qui veulent livrer les travailleurs béninois au Covid 19, une maladie tueuse, c’est bien Noel Chadaré de la Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes du Bénin (Cosi Bénin) et Nagnini Kassa Mampo de la Centrale syndicale des Travailleurs du Bénin (Cstb). Ils s’invitent maladroitement dans un débat de santé publique en méconnaissance totale des réalités et pourraient ainsi induire beaucoup de leurs militants en erreur alors que le Gouvernement déploie de gros moyens pour contrer la maladie à Coronavirus. Heureusement, personne ne calcule leurs chiffons de communiqué.
Confusion totale ! Que veulent Noel Chadaré et Nagnini Kassa Mampo aux travailleurs béninois ? La maladie à Coronavirus ne fait de cadeau à personne. Elle tue tous les jours et même les plus forts n’arrivent pas à lui résister. Les seules choses qui lui résistent pour le moment sont la force et la rigueur ; pour ne pas dire la dictature. Les dirigeants de chaque pays au monde réfléchissent à la méthode qu’il faut trouver pour contrarier ce mal invisible et invincible. C’est pour cela que des laboratoires ont travaillé pour trouver des vaccins. Le Bénin n’est pas le seul et le premier pays à avoir accepter la vaccination des citoyens. Puisqu’en toute chose, il faut d’abord sensibiliser, le Gouvernement béninois est pour le moment, à cette étape. De gros moyens sont déployés pour acquérir les vaccins et sensibiliser les populations à l’effet de se faire vacciner. Les responsables d’entreprise, soucieux de la bonne santé de leurs employés et de leurs clients font de même. Il y en a qui ont donné des délais pour amener les travailleurs à se mettre en sécurité. Dans les entreprises, chaque responsable a le ton avec lequel il s’adresse à ses collaborateurs, tout en respectant leurs droits.
Si au groupe de presse Le Matinal, le premier responsable a sorti une note de service pour inviter ses collaborateurs à se faire vacciner sous peine de sanction, c’est parce qu’il tient à la bonne santé de tout le monde, Chadaré et Kassa Mampo y compris, puisque celui qui leur a apporté copie de la note de service incriminée pourrait les contaminer s’il était malade de Covid 19.
De telles mesures devraient être encouragées par des responsables syndicaux qui veulent du bien pour leurs syndiqués. Et au lieu de se mettre dans la danse pour appeler tous les travailleurs à se faire vacciner, ces deux centrales syndicales n’ont trouvé qu’à semer de la confusion au sein des travailleurs, au point de vouloir les faire rebeller contre leur propre job et leur avenir.
Réactions maladroites
« Certains enragés de la rupture agitent déjà l’imposition de la vaccination aux travailleurs ». Voilà comment Kassa Mampo traite, dans son communiqué, ceux qui se préoccupent de la santé de leurs employés. Ce n’est pas fini : « La CSTB vient ici, élever une vive protestation contre la soumission du droit à l’emploi à l’obligation de vaccination “anti-covid 19”. Elle condamne toute autorité de service public et les chefs d’entreprise privée qui tenteraient d’intimider et d’imposer la vaccination à leur personnel. Elle soutient fermement les travailleurs qui protestent et dénoncent cette pratique en violation du droit des travailleurs», a poursuivi le même communiqué publié le 19 Aout 2021.
Faisant du suivisme, Noël Chadaré est allé dans le même sens que son homologue, quelques jours après : « La Cosi-Bénin met en garde les employeurs et les responsables de l’administration publique zélés qui recourent à des manœuvres d’intimidations de tous genres pour empêcher les travailleurs d’exercer leur droit de se faire vacciner ou non ».
Ce n’était pas le moment et le sujet semble avoir été mal choisi. Face à la rage du Covid 19, il ne doit pas y avoir de négociation. C’est pour cela d’ailleurs que des pays ont instauré des couvre-feux pour obliger les populations à rester à la maison. Au Togo, les frontières sont restées fermées depuis un an environ, à cause du Covid-19. Le port de masque de protection faciale a été rendue obligatoire dans beaucoup de pays. Les résistants ont été matés. Des images ont circulé et Kassa Mampo et son homologue de la Cosi-Bénin n’ont pas vu ça. Aujourd’hui, tous ceux qui résistent contre les mesures de lutte contre le Coronavirus doivent être confondus comme le virus et traités comme tels. Si ces centrales syndicales ont le droit de se prononcer sur toutes les questions liées à la vie des travailleurs, ils n’ont pas le droit de protester contre un appel à la vaccination d’un employeur à ses employés. De ces réactions, se dégagent deux conclusions : Soit, les deux centrales sont désœuvrées et n’ont pas de matière à traiter ou alors, ils ont voulu passer cette occasion pour dire aux travailleurs qu’ils sont là pour eux.
Le vaccin est déjà obligatoire ailleurs
De quoi parlent même Kassa Mampo et son ami Chadaré ? Aux États-Unis, le président Joe Biden, pour réduire la saignée que cause le Coronavirus dans son pays, a dû corser les mesures. Le port de masque, même pour les personnes vaccinées et obligation est faite aux employés fédéraux de se faire vacciner. La Cstb et la Cosi-Bénin sont maintenant bien informées. Et ce n’est pas tout. L’obligation de la vaccination est aussi imposée dans d’autres pays comme la France (personnel médical, pour le moment). Mais les débats se poursuivent pour étendre cette mesure au détour d’une loi, s’il le faut. Dans ces deux pays, les droits des travailleurs ne sont-ils pas respectés ? Ou bien ceux-ci ne connaissent pas leurs droits ? Ou encore, les centrales syndicales des USA et de la France ne savent-elles pas qu’il faut réagir pour protester contre cette décision ?
Ce que les deux syndicalistes ignorent, c’est qu’avant le Covid 19, des vaccins étaient déjà indirectement obligatoires. Ils n’ont qu’à dire à leurs syndiqués, à quoi servent leurs carnets de vaccination à l’aéroport lorsqu’ils s’envolent pour Genève, dans le cadre de leurs activités syndicales ? Pourquoi ne protestent-ils pas contre cette obligation ?
Communiqués jetés à la poubelle
Ce qui est intéressant, c’est qu’aucun travailleur béninois, en dehors des paresseux qui ont voulu polémiquer autour de simples notes de service, n’a fait attention à leurs réactions. Non seulement cela n’a fait objet de débat en leur faveur au sein de l’opinion publique, mais aucun intérêt n’en a été donné. Au contraire, les travailleurs, au cours de la semaine écoulée, se sont massivement fait vacciner. Que ce soit dans les Institutions de la République que dans les ministères et les Directions techniques où il y a pourtant des militants de ces centrales, il y a eu forte mobilisation pour le vaccin anti-Covid. Cette semaine, encore, il y en aura, certainement. Peut-être même que Noël Chadaré et Nagnini Kassa Mampo l’ont déjà fait. Qui sait ?
Félicien Fangnon