Le Bénin va mieux faire face aux défis sécuritaires qui s’offrent à lui durant les mois à venir. Le Programme d’actions du gouvernement (Pag 2) 2021-2026 dont le contenu a été dévoilé aux acteurs de mise en oeuvre le jeudi 6 janvier 2022 prévoit entre autres, comme réformes, l’activation de la Garde nationale et la mise en place d’un Institut de recherche et de réflexion stratégique en matière de sécurité pour lutter contre le terrorisme et la piraterie maritime au Bénin.
Les mesures fortes annoncées par le président Patrice Talon le 29 décembre 2021 dans son message sur l’état de la Nation pour renforcer le dispositif sécuritaire national seront bel et bien une réalité. Le contenu du Programme d’actions de son gouvernement pour le quinquennat 2021-2026 en dit long lorsqu’on jette un regard sur les prévisions du document en matière de défense et de sécurité. En effet, durant les 5 prochaines années, la boussole gouvernementale prévoit au chapitre des réformes dans le domaine de la défense, l’activation de la Garde nationale et l’adoption de la loi de programmation militaire. Avec l’opérationnalisation de la Garde nationale, les Forces de défense et de sécurité seront davantage renforcées pour faire surtout face à la menace terroriste et à la piraterie maritime qui planent sur le Bénin. Grâce à cette réforme, les hors-la-loi qui tentent de franchir le dispositif sécuritaire érigé par le Bénin tant sur la terre qu’en mer seront débusqués pour que la paix et la quiétude reviennent dans le pays. Pour rappel, la Garde nationale avait été créée à la faveur de l’adoption de la loi portant statut des personnels des Forces armées béninoises, le mardi 23 juin 2020 par l’Assemblée nationale. Son chef d’état-major, le colonel Abou Issa, a été nommé, en Conseil des ministres le 9 juin 2021. En vue du démarrage effectif des activités de ce nouveau corps de l’Armée, le chef d’état-major général des Forces armées béninoises, le contre-amiral Jean-Baptiste Patrick Aho, a, à travers la note de service n°21-03-250/Emg/Dopa/Bcr/Cs du 11 août 2021, procédé au reversement du personnel de cette unité. Son activation permettra de combattre un tant soit peu, le problème de l’insécurité sous toutes ses formes au Bénin. En plus de la Garde nationale, deux autres réformes majeures tirent leur légitimité de la Constitution. Il s’agit primo, du Conseil national de sécurité et de défense qui a pour mission, de définir les orientations en matière de programmation militaire et de conduire les opérations et la planification des réponses aux crises majeures ; et secundo du Conseil national des renseignements qui définit les missions essentielles, puis les stratégies et priorités assignées aux services de renseignements. Au titre de projets, le premier entre dans la continuité du Pag 1. Il s’agit du projet de renforcement des capacités des Forces armées béninoises. D’un coût global de 265 milliards de FCfa, il a pour objectif de rendre performant l’outil de défense et de l’adapter aux défis sécuritaires que sont le terrorisme et la piraterie maritime. Le 2ème projet majeur du Pag2 qui sera mis en œuvre pour la défense nationale, est intitulé « Soutien sanitaire aux militaires en campagne ». Il vise d’une part, à répondre efficacement au système de défense et de sécurité nationale qui a été éprouvé ces semaines-ci, et d’autre part, à améliorer le moral de la troupe sur le terrain pour qu’il y ait moins de pertes en vies humaines. Le 3ème projet vise à rentabiliser les opérations militaires extérieures pour que le système de défense national soit plus efficient, efficace et rayonne à l’international.
Quid de la sécurité ?
S’agissant de la sécurité, les réformes phares vont consister à mettre en place un Institut de recherche et de réflexion stratégique en matière de sécurité et à instaurer un mécanisme de protection, de soutien puis d’accompagnement moral, psychologique et social des agents de sécurité. L’objectif poursuivi par lesdites réformes est de conforter les ajustements institutionnels et réglementaires du dispositif sécuritaire du mandat 2016-2021. Au titre des projets, la construction des infrastructures sera poursuivie au niveau de la Police républicaine ainsi que son opérationnalisation en termes d’effectifs, d’équipements et de formation. Le développement de la vidéo protection sera aussi une réalité pour apporter cet outil au service du dispositif de sécurité et du public. Les enjeux en lien avec les espaces frontaliers ne seront pas laissés sur le carreau. Ils seront pris en compte à travers la gestion intégrée des espaces frontaliers. Dans ce sens, il sera question de relever le niveau de vie dans ces zones pour permettre aux Béninois qui y vivent de se sentir et de se considérer à part entière comme étant de la Nation. En termes de gestion du risque, il est question pour le gouvernement, de prendre en compte la gestion et l’équipement des infrastructures en rapprochant plus des populations, le Groupement national des sapeurs pompiers et l’Agence nationale de protection civile avec une meilleure couverture du territoire national. S’agissant des actions dans le cadre du registre de la population, elles se poursuivront pour améliorer l’existant dans le cadre de la territorialisation.
Serge Adanlao