(Plus d’un milliards de moins perçus pour l’Etat)
L’examen des rapports des Inspections générales des Ministères pour le premier semestre 2021 (janvier à juin) a permis de constater des insuffisances relatives notamment à la gestion du patrimoine de l’Etat, à la performance ainsi qu’à la gestion administrative, financière et comptable des structures contrôlées. Des mesures sont prises contre les mis en cause.
La corruption à la peau dure au Bénin. Toutefois, le gouvernement essaie d’implémenter la bonne gouvernance comme paramètre pour accéder au développement. C’est pourquoi, la rencontre hebdomadaire des ministres tenue mercredi 22 décembre 2021 a examiné des rapports transmis par les Inspections générales des Ministères à la présidence de la République, pour la période de janvier à juin 2021. Au cours de la période sous revue, il y a eu 197 rapports produits par 14 Ministères. Il est malheureux et surprenant que, malgré tout ce qui se fait dans ce domaine depuis avril 2016, des personnes prennent encore le risque de se faire épingler pour des manquements graves qui ont eu pour conséquence, des moins perçus pour l’Etat s’élevant à la somme de 1 milliard 382 millions 177 mille 711 de FCfa dont 88 millions 889 mille 578 de FCfa déjà remboursés. Par exemple, des tickets-valeurs sont abusivement utilisés à des fins autres que celles des services. C’est notamment le cas du chef de service administratif et financier de la Direction départementale du cadre de vie et du développement durable Ouémé-Plateau, qui a dépensé 2.200.000 de FCfa de tickets-valeurs à des fins personnelles. D’autres irrégularités relevées sont, entre autres, le défaut de mise en place de la comptabilité des matières par les directions de l’Administration et des finances de certains Ministères ; l’absence de signature des bénéficiaires de biens sortis des magasins ; le manque d’inventaire des matières dans les lycées et collèges, le défaut de fiabilité des fiches de stock qui sont parfois facilement manipulées par le comptable des matières : cas du Projet de reboisement intensif du territoire national par des mesures incitatives ; l’existence de dépenses inéligibles ou non justifiées dans la plupart des lycées techniques agricoles ; le défaut d’exhaustivité du versement des recettes hors budget dans certains Ministères ; le non-respect de la procédure de rétrocession et de la clé de répartition des recettes générées par les activités des entités sous-tutelle ; le non-archivage des liasses comptables ; le non-reversement, dans les délais, des reliquats d’activités ; puis le défaut de prélèvement et de reversement de la Tva et de l’Aib par certaines structures. Le fait de mettre en débet et de recouvrer une bonne partie de ces moins perçus est une bonne nouvelle pour les caisses de l’Etat. De même que les poursuites judiciaires pour décourager tout candidat à ces pratiques peu orthodoxes.
Wilfrid Noubadan