4400 Aspirants au métier d’enseignant (Ame) vont être recrutés pour juguler le déficit d’enseignants au niveau de l’enseignement primaire au titre de l’année scolaire 2022-2023. Cette annonce faite par le gouvernement pourrait faire un tic dans l’esprit des Béninois à qui il est dit que le déficit d’enseignants a été comblé lors du bilan de l’an 4 du Nouveau départ. La question qui se pose dès lors est de savoir d’où est né ce besoin.
De 2020 à 2022, l’effectif des enseignants toute catégories confondues, retraités, abandons, décédés, empêchés, ou désistés atteint 4400 ? Les infrastructures scolaires ont-elles connu une croissance vertigineuse pour nécessiter ce besoin ? Ou alors le gouvernement a menti sur le règlement du déficit d’enseignants au Bénin ? Voilà autant de questions qui pourraient traverser l’esprit de toute personne avertie pour justifier de la sincérité du gouvernement de Patrice Talon. Déjà en 2020, le ministre Salimane Karimou a déclaré: « Je dois pouvoir reconnaître qu’en matière d’accès pour ce qui concerne le personnel enseignant, parce qu’une classe c’est un enseignant, ce qui est prévu est également réalisé avant même le terme prévu. Aujourd’hui, nous avons atteint ce qu’on a appelé généralement le ratio « une classe, un maître ». Qu’il vous souvienne qu’en fin d’année 2019 notamment juste après la reprise des classes, le gouvernement a fait un recrutement massif, même si c’est des suppléants au niveau du sous-secteur des enseignements maternel et primaire, au point où la couverture est totale. Je rappelle que nous avons promis d’assurer la couverture totale en personnel d’ici à 2021, mais déjà en 2019, à partir de ce programme, nous sommes à 100% presque je dis, je nuance à cause des désistements, c’est-à-dire que nous sommes aujourd’hui à 97 % environ parce qu’il y a quelques-uns qui ont refusé d’aller dans certains milieux. Ce qui nous amène à faire quoi ? A faire des réajustements et à beaucoup plus opérer sur le recrutement sur poste. C’est-à-dire, lorsque vous avez ces genres de milieux, il vaut mieux y aller et rechercher des gens qui y vivent déjà mais qui ont les compétences nécessaires pour être dans les classes. Nous avons commencé par travailler pour ça et avant la rentrée prochaine 2020-2021, puisque ça va coïncider avec la fin du mandat, ce problème pourra être résolu. Ça, c’est ce qui concerne le personnel enseignant. Théoriquement, c’est 100% et ça va se réaliser. Au même moment, il ne faut pas l’oublier, nous sommes des hommes et chemin faisant, il y a également des cas de décès, des cas de départ à la retraite. Donc, au fur et à mesure que cela va se présenter, on va essayer de combler », a-t-il expliqué. A côté de cette logique, l’augmentation des infrastructures scolaires a pour effet le besoin d’enseignants. Ainsi, de 2016 à 2022, le gouvernement a construit 6000 salles de classe totalement mises à disposition et réfectionné 15 000 salles de classe. « Nous avons prévu la construction de 6000 salles de classe pour le premier quinquennat, ce qui a été totalement mise à disposition. Non seulement l’Etat a joué sa partition en mettant à la disposition des collectivités territoriales à travers le fonds Fadec les ressources nécessaires qui sont entretemps passées d’environ 3 milliards…. au-delà de 7 milliards pour permettre aux collectivités territoriales de réaliser les infrastructures scolaires et de les équiper. Il y a également qu’entretemps, l’Etat a mis en place l’Agence pour la construction des infrastructures du secteur de l’éducation qui a également reçu les ressources nécessaires pour la construction des infrastructures », a déclaré Salimane Karimou. A le suivre, l’Exécutif béninois est allé même au-delà des 6000 salles de classe. Il était prévu la réfection de 15.000 salles de classe, aujourd’hui totalement réalisée « au point où, en termes d’accès, nous pouvons vous dire qu’encore, nous avons plus de 3000 salles de classe inoccupées. C’est-à-dire des salles de classe construites, équipées et qui n’ont pas d’apprenants. Et je voudrais faire une nuance. Ça, ce n’est pas dans le lot des nouvelles salles de classes réalisées. C’est dans le lot des anciennes classes réalisées », a-t-il souligné.
La méthode gagnante du Nouveau départ
Dans le souci de mieux gérer les ressources de l’Etat, de 2016 à 2021 échelonné sur 2022, le gouvernement a estimé que les enseignants au service de l’Etat quel que soit leur catégorie devront donner le meilleur d’eux-mêmes en ce sens qu’ils doivent pouvoir répondre aux attentes de l’Etat. En effet, les textes prévoient un certain nombre d’apprenants pour un enseignant. « Le constat que nous avons fait qui relève d’un certain nombre d’années, c’est qu’il y a eu dans notre pays, beaucoup de salles de classe qui étaient en sous-effectif. C’est-à-dire vous avez des salles de classe par endroit qui avaient moins de 10 apprenants. Alors, il fallait mettre de l’ordre dans tout ça. Ce que nous avons fait et pour un enseignant, quand on a fait le décompte, on a trouvé qu’il y avait 12.000 enseignants qui manquaient. Il fallait mettre de l’ordre dans tout ça. Nous avons procédé par le regroupement par des élèves dans les complexes scolaires ». A entendre le ministre des enseignements maternel et primaire, le Bénin a fait un ratio de 45 apprenants pour un enseignant or selon les normes de l’école de qualité fondamentale, le ratio, c’est 50 apprenants pour un enseignant. « Lorsque ça va à 80 à 100 dans certaines localités, on est obligé de dédoubler, c’est-à-dire de casser la classe en 40, 40 pour deux enseignants. Quand on a fait cette fusion, on a eu un visage clair des effectifs et du déficit en enseignants. Ce qui a fait que nous avons réduit le déficit en enseignants depuis 2017. De 12.000, on est passé environ à 4.000 parce qu’il y a eu recrutement en 2017 de 3601 et ces fusions que nous avons réalisées ont permis également de gagner 3000 et plus », a démontré le numéro 1 des Enseignements maternel et primaire au Bénin. En faisant le point, il est à constater qu’il y a un déficit qui passe au-delà de 4000 qu’il faut combler pour que l’enseignement soit dispensé dans de meilleures conditions. C’est ce qui justifie probablement le prochain recrutement dont le personnel est déjà dans la base de données.
Bienvenue Agbassagan