Le vendredi 30 mai 2025, un séminaire tripartite s’est tenu au Palais de La Marina à Cotonou, à l’initiative du président de la République, Patrice Talon. Objectif : définir les grandes orientations de la nouvelle mandature du Conseil économique et social (Ces) et élaborer sa feuille de route. La rencontre a réuni autour du chef de l’État, le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, le président du Ces, Conrad Gbaguidi, les membres du gouvernement, les membres du Ces ainsi que plusieurs députés.
Ce séminaire marque une étape décisive dans la refondation du Ces, désormais doté de nouvelles missions, d’une plus grande autonomie et d’une présence déconcentrée dans tous les départements du pays. Le président Patrice Talon a rappelé que la réforme en cours vise à moderniser l’institution et à la positionner comme un acteur clé du dialogue social et de l’efficacité des politiques publiques. « Par une action concertée, ayant abouti au vote de la loi organique relative au Conseil économique et social, nous avons procédé à la définition des missions de cette institution, autant que de sa composition. Ce faisant, il s’agissait pour nous d’engager sa modernisation et de le positionner comme un acteur clé du paysage institutionnel de notre pays pour mieux répondre aux défis sociaux, économiques et politiques qui sont les nôtres. Ainsi, désormais déconcentré dans tous nos départements, il doit notamment promouvoir un dialogue constructif entre d’une part les différentes catégories socio-professionnelles du pays et d’autre part les diverses institutions de la République et permettre ainsi une plus grande efficacité des politiques publiques. En d’autres termes, le Conseil économique et social doit désormais aider à la connaissance et à l’appropriation par les populations des lois, des règlements et des décisions des institutions de la République. De même, il doit remonter à celles-ci, c’est-à-dire aux institutions, les préoccupations des citoyens, leurs demandes et leurs attentes, ainsi que leur appréciation de l’action publique en cours », a déclaré le chef de l’État. Il a également indiqué que les membres de la mandature actuelle, installés en février 2025, sont des pionniers. Leur engagement est jugé essentiel pour « faire la preuve de l’utilité de l’institution et de la pertinence de sa réforme ».
Une ambition nouvelle, des attentes précises
Dans son intervention, le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, a appelé le Ces à devenir un véritable forum de dialogue entre les milieux sociaux et professionnels, et l’intérêt général. Il a insisté sur la nécessité de s’appuyer sur des données concrètes et des analyses scientifiques pour orienter les politiques publiques. « Ce que l’on attend et espère du Conseil économique et social est qu’il soit un forum, un laboratoire de conciliation des idées entre les milieux sociaux et professionnels et l’intérêt général. Pour ce faire, le Ces devra organiser des sondages et des collectes de données sur le terrain. Pour ce faire, le Ces devra pouvoir organiser des sondages et des collectes de données sur le terrain. Le Ces devra organiser des colloques scientifiques et commanditer des études par des experts scientifiques pour lui permettre de nourrir les canaux envisagés pour son action efficace dans l’accomplissement de ses missions. Cette démarche aidera à renforcer la pertinence et l’impact du Ces dans l’élaboration des politiques publiques et dans l’accompagnement des institutions républicaines du pays », a-t-il précisé.
Une vision de complémentarité entre institutions
Conrad Gbaguidi, président du Ces, a salué l’occasion historique qui s’offre à l’institution : celle de redéfinir ses relations avec les autres organes de la République dans un esprit de complémentarité et de service à la Nation. « Nous savons que le chemin est exigeant, mais comme le dit un proverbe africain : « L’arbre ne pousse pas en un jour ». Ce séminaire est l’un de ces jours fondateurs », a-t-il affirmé, en appelant à la persévérance collective.
En toile de fond, ce séminaire s’inscrit dans une volonté claire du gouvernement : transformer le Ces en un levier essentiel du développement et faire de lui une force de proposition incontournable dans la prise de décisions économiques et sociales.
La rencontre s’est conclue sur une note conviviale avec un déjeuner entre les participants, symbole de cohésion, de dialogue et d’un engagement partagé à faire avancer la République par des réformes porteuses de sens.
Léonce Adjévi