La troisième journée du séminaire organisé par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), à l’intention des conseillers, des cadres et des partenaires de l’institution de régulation, est consacrée à la relecture de la décision n°12-001/Haac du 04 janvier 2012 portant interdiction temporaire de la publicité en matière de pharmacopée et de médecine traditionnelle. Ce texte vieux d’une dizaine d’années a fait l’objet d’une discussion hier jeudi 15 septembre 2022, à Bohicon. Il a été question pour les participants de réviser la décision N°09-073/Haac du 23 décembre 2009 portant règlementation de la publicité en matière de médicaments, de pharmacopée et de médecine traditionnelle et le décret N°2018-262 du 28 juin 2018 portant interdiction de la publicité sur les professions médicales, les activités médicales, les médicaments et autres produits médicinaux. Ils ont également passé en revue la règlementation de l’Uemoa, qui a relativisé un peu les conditions de publicité de ces produits sur les médias. Selon les éclaircissements de Franck Kpotchémè, conseiller à la Haac, cet exercice vise à confronter cet arsenal juridique national avec les nouvelles réalités législatives pour voir comment l’adapter afin de permettre aux médias en même temps qu’ils assurent leur rôle d’information, de ne pas intoxiquer les populations. A l’en croire, les recommandations issues des échanges vont aboutir à la mise en place progressive d’une nouvelle décision les jours à venir pour règlementer les professions médicales, les publicités sur les médicaments et autres produits de santé en République du Bénin. Nicolas Sodabi, chef cellule juridique et du contentieux au niveau de l’Agence béninoise de régulation pharmaceutique, représentant l’agence, a aussi pris part aux assises. Pour lui, ils participent à la promotion de la production locale tant souhaitée par le Gouvernement à travers la mise en place des industries de fabrication locale des produits pharmaceutiques. Cette industrialisation, a-t-il poursuivi, permettra de mettre en valeur les recherches des tradi-praticiens. Cette rencontre est venue à point nommé, s’est réjoui Roland Adébayo Alayé, président de la Fédération des radios communautaires et assimilées du Bénin (Fercab). Dans sa justification, il a fait remarquer qu’en dépit des différentes décisions de la Haac ou du gouvernement pour interdire la publicité des médicaments sur les médias, les radios et autres télévisions n’ont pas cru devoir obtempérer. Ce qui va sans dire que l’interdiction n’était pas la meilleure formule, puisque cette activité permettait aux médias d’avoir de ressources. «Les institutions impliquées dans la règlementation doivent essayer de recadrer en contrôlant, en agissant à la fois sur les tradi-praticiens et aussi sur les responsables des organes de presse. Aujourd’hui, nous sommes arrivés à une situation où il est trop facile d’interdire, mais recadrer est la meilleure solution. Je pense que nous en sommes arrivés là aujourd’hui », a applaudi le président de la Fercab.
Zéphirin Toasségnitché (Br Zou-Collines)