La rentrée scolaire 2022-2023, prévue pour avoir lieu hier, lundi 19 septembre 2022, a été effective sur toute l’étendue du territoire national. Dans les départements du Zou et des Collines, l’on a noté une ruée des enfants vers les établissements publics. La suppression des mouvements de grève dans l’enseignement sous le régime actuel redonne espoir aux parents d’élèves qui font de plus en plus l’option du public au détriment des privés. « Pourquoi vous quittez le privé pour nous envahir ici?», s’est étonnée la directrice du groupe/C de l’Ecole primaire publique d’Agbangon. «Comme il n’y a plus les grèves au Bénin, j’ai estimé qu’en inscrivant mon enfant ici, ce serait mieux », s’est justifié le parent d’élève, le sourire aux lèvres. Athanase Hountodé, lui aussi parent d’élève, a évoqué la raison économique. «Les écoles privées font du commerce alors que dans le public, la scolarité est gratuite. Par ces temps de conjoncture économique très prononcée, j’ai préféré qu’il continue dans le public où l’encadrement est plus suivi », a-t-il laissé entendre. Vanessa Bossikponon a choisi d’inscrire sa fille Charlotte au Cm1/A de l’Epp d’Agbanwémè, cette année, parce qu’elle a remarqué que le complexe privé où son enfant était inscrit, souffrait de manque d’encadrement. «Dans cette école, j’ai constaté que les enseignants qui y sont recrutés, la plupart, n’ont pas le niveau. Parce qu’on ne veut pas payer le salaire règlementaire, on emploie n’importe qui », s’est-elle désolée. Pour ces différents facteurs, les écoles publiques sont remplies. «Moi, mes classes ont déjà atteint leur plein d’effectif. Donc, je ne suis plus en mesure d’inscrire de nouveaux élèves », a affirmé Yvon Adahè, Directeur de Guézo-Yèmè/A. Comme lui, beaucoup de responsables d’école sont confrontés à cette réalité. L’autre difficulté à laquelle sont assujettis les enseignants rencontrés à cette rentrée est relative au retard dans l’inscription des enfants et au nettoyage de la cour. «Les anciens élèves n’ont pas effectué la pré-rentrée en vue de pouvoir nettoyer leur cadre de travail. Les nouveaux, quant à eux, ne se sont pas faits inscrits. C’est tout ce monde qui vient nous importuner si non, selon la programmation, les cours devraient normalement démarrer au premier jour », a expliqué Yvon Adahè. Ailleurs, dans les cours privés sillonnés, l’heure est au travail. Les enseignants ont pris contact avec les enfants à charge en leur communiquant l’emploi du temps de travail. Certains sont allés jusqu’à établir les principes qui doivent gouverner leurs relations. Les élèves, de leur côté, ne se sont pas encore départis des habitudes des vacances. Même, en présence de leurs professeurs en classe, ils créent l’animation alors qu’ils ont un défi à relever. En somme, la rentrée est effective avec quelques flottements dus aux parents d’élèves.
Bellvie Toffa (Stag. Br Zou-Collines)