La notion de consensus continue de nourrir les débats. Aux déclarations du professeur Théodore Holo qui estime que c’est un impératif dans un Etat de droit, le Consultant politique Agapit Napoléon Maforikan a affiché un désaccord viscéral hier mardi 2 février 2021 sur la chaîne E-Télé. Selon l’Expert électoral, le consensus ne peut qu’être un idéal dans un Etat de droit ; mais jamais une exigence dans une démocratie libérale. « Dans le fond, je ne partage pas la théorie du Pr. Holo sur le consensus. A mon humble avis, il fait fausse route en s’appuyant sur la Conférence des forces vives de la Nation de février 1990. Nous devons commencer à évacuer cette question, car la tendance à faire passer ces assises comme la « nouvelle indépendance béninoise » relève d’une hérésie. D’ailleurs, cet événement ne figure même pas dans les jours fériés ni les événements à célébrer par la République. Elle n’a aucune valeur ajoutée constitutionnellement établie », a-t-il nuancé. A l’en croire, avant ces assises, il y a eu le 1er août 1960 avec l’indépendance ; il y a eu la Révolution du 26 octobre 1972 qui a généré la Loi Fondamentale du 26 août 1977 en vigueur jusqu’en décembre 1989… Il y a eu donc quelques temps forts dans l’histoire, du Dahomey au Bénin, qui méritent d’être situés dans leur contexte sans en dénaturer les circonstances ni exagérer l’ampleur… « La Constitution du 11 décembre 1990 n’a jamais fait du consensus une conditionnalité de sa révision, comme il veut nous faire croire. Si on doit rester dans sa logique, on désignera le chef de l’Etat par consensus. On nommera les ministres et les présidents d’institution par consensus, le président gouvernera par consensus et l’Assemblée nationale délibèrera par consensus. Non, ce n’est pas ce qui est retenu dans la Constitution et cela ne se passe nulle part ainsi… », a-t-il rectifié. Avant d’apporter un bémol. « …En réalité, le consensus n’est pas une mauvaise chose en soi. Mais, si on a choisi la démocratie pluraliste, ce n’est pas pour qu’on » tsarise » le consensus. Lorsqu’un candidat gagne l’élection présidentielle à plus de 50,1%, on ne peut pas dire que c’est sur la base du consensus. Car, il y a 49,9% d’électeurs qui ne l’ont pas choisi. Mais ils sont obligés de le reconnaître comme l’élu légitime de la Nation. C’est cela la démocratie. Et lorsque les choix du président de République à qui ils n’ont pas donné leur caution ne vont pas recevoir leur assentiment, ils ne doivent pas l’empêcher de mettre en œuvre sa vision…»