(Une rencontre d’urgence tenue hier avec la Dgpr Ouémé)
Les conducteurs de mini-bus communément appelés « tokpa-tokpa » qui rallient les usagers et clients sur l’axe Porto-Novo-Cotonou-Porto-Novo sont fâchés. Ils s’insurgent contre les récentes mesures de répression annoncées par la Police républicaine à l’endroit des véhicules à quatre roues.
Le trafic des mini-bus est au repos sur le tronçon Porto-Novo-Cotonou depuis hier lundi 7 mai 2024 et pour cause. Les conducteurs de ces moyens de transports très sollicités, communément appelés « tokpa-tokpa », ont décrété une grève de soixante-douze (72) heures pour protester contre la deuxième phase de répression annoncée par la hiérarchie policière relativement aux infractions liées au Code de la route concernant les véhicules à quatre roues. Selon les informations recueillies par la rédaction de « Le Matinal », la mesure d’imposition du port de ceinture de sécurité par les usagers de ces moyens de transports, serait la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les transporteurs jugent impertinente cette mesure de port obligatoire de ceinture de sécurité par les usagers, estimant qu’elle serait difficile d’application à leurs véhicules dont la structure ne permet pas de leur tenir rigueur sur cet aspect spécifique de la répression. A les croire, l’activité de transport commun, n’a plus d’avenir au Bénin au regard de son lot de contraintes et des nombreuses taxes auxquelles sont exposés les conducteurs. Face à ces difficultés, beaucoup ont mis la clé sous le paillasson, a confié un responsable qui a requis l’anonymat. A cela, s’ajoute la flambée du prix de l’essence de contrebande dont le litre est cédé à 750 voire 800 FCfa aux abords des rues contre 680 FCfa à la pompe, là encore, si l’on a la chance de trouver l’hydrocarbure. Imposer de nouvelles restrictions, serait ni plus ni moins pour les acteurs du secteur, une manière de tuer l’activité. Aux dernières nouvelles, les responsables du collectif des conducteurs a tenu une réunion avec les autorités de la Direction départementale de la Police républicaine dans l’après-midi d’hier, lundi 6 mai 2024. Il est à rappeler que cette grève fait suite à celle des chauffeurs des départements Mono et du Couffo. En effet, en signe de protestation contre les nouvelles mesures annoncées, ces chauffeurs ont observé deux journées mortes les 29 et 30 avril dernier. Un mouvement qui s’est traduit par la paralysie des activités de transport. Contacté par la rédaction de « Le Matinal », le coordonnateur du syndicat des transports de la gare routière d’Azovè et secrétaire départemental Mono-Couffo, Radji Raïmi, avait levé un coin de voile sur les tenants et aboutissants de ce mouvement de mécontentement. Pour lui, la réforme annoncée n’a pas tenu compte de certains aspects liés au secteur.
Gabin Goubiyi