Les chefs d’Etats et de gouvernement des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se retrouvent à nouveau ce jeudi 10 août 2023 à Abuja. A l’ordre du jour de ce mini-sommet, le dossier nigérien où l’organisation communautaire avait donné aux putschistes un ultimatum qui est arrivé à expiration dimanche 6 août dernier.
Pour la deuxième fois en l’espace de dix jours, les Chefs d’Etats et du gouvernement de la Cédéao vont se retrouver à Abuja à l’invitation du président de l’Organisation, Bola Ahmed Tinubu. Dimanche 31 juillet 2023, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao avait tenu une première réunion à Abuja suite au coup d’Etat intervenu le 26 juillet 2023 au Niger. Une série de sanctions et de résolutions avaient été prises à l’encontre aussi bien du Niger que des putschistes. Un ultimatum de 8 jours avait été donné au général Tchiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp) pour rétablir le président constitutionnellement élu, Mohamed Bazoum, dans ses fonctions. A l’expiration de l’ultimatum, les putschistes n’ont pas daigné déférer aux injonctions de la Cédéao en dépit du ton relativement grave du communiqué final ayant sanctionné les discussions du sommet extraordinaire du 31 juillet et de la menace patente d’usage de la force brandie par l’organisation pour restaurer l’ordre constitutionnel au Niger. Au contraire, les putschistes ont renforcé les mesures sécuritaires, décrété la fermeture de l’espace aérien, fermé toutes les portes au dialogue et accusant la Cédéao d’interférence dans les affaires intérieures du Niger. Dans la foulée, un premier ministre a été nommé par la junte au pouvoir qui se trouve conforté par certains pays tels que la Guinée Conakry, le Burkina Faso, le Mali et l’Algérie. Le sommet de la Cédéao de ce jour devrait permettre aux membres de l’organisation, de faire le point de la situation, définir une nouvelle feuille de route et peaufiner des stratégies en vue de la restauration de l’ordre constitutionnel à Niamey. Entre temps, des réticences ont été notées dans le rang de certains pays de la Communauté vis-à-vis de l’option militaire. Aux dernières nouvelles et selon le porte-parole de la présidence nigériane, Abuja serait favorable à une option diplomatique. Selon France 24, le président Bola Tinubu aurait même dépêché, mercredi 9 août 2023, des émissaires à Niamey, pour discuter avec la junte. Visiblement, la voie pacifique serait en train de prendre le dessus sur l’option militaire précédemment envisagée, ce que recommande d’ailleurs Washington. De toutes les façons, les regards restent tournés vers Abuja d’où devront sortir de nouvelles résolutions de la Cédéao à l’issue du sommet extraordinaire qui s’y tient ce jour.
Gabin Goubiyi