Les vendeurs et vendeuses du marché de Bohicon étaient hier en fête. Ils ont célébré, le mardi 14 mars 2023, leurs retrouvailles annuelles à travers une messe d’action de grâce au cours de laquelle ils se sont confiés à Dieu en implorant sa bénédiction sur l’année en cours. C’était autour du maire Rufino d’Almeida accompagné de la Secrétaire exécutive et des membres de son Conseil communal.
C’est par une messe d’action de grâce qu’ont démarré les hostilités de ces retrouvailles édition 2023. Dans des tissus choisis pour la circonstance, les femmes et les hommes organisés en groupes d’acteurs du marché central se sont confiés à Dieu pour sa bonté et tout ce qu’il leur a fait durant l’année écoulée. Ce fut également l’occasion pour eux de placer l’année en cours sous sa protection afin que leurs activités commerciales soient couronnées de succès. Animée par les chorales Cécilienne, Hanyé, Alouassio et celle des Idaatcha, la célébration de l’eucharistie a connu trois temps forts. La liturgie marquée par deux textes. La première, tirée du livre de Daniel est une histoire de Azarias qui a prouvé sa fidélité à Dieu en refusant d’obéir aux injonctions du roi Nabuchodonosor malgré le supplice qui lui est infligé. Après avoir décortiqué cette histoire, le Révérend père Zacharie Houngbèmè, curé de la paroisse Saint François d’Assise de Bohicon a, dans son homélie, ressorti l’enseignement qu’elle regorge pour l’humanité. « Contemplons chers frères et sœurs la fidélité d’Azarias et laissons-nous exhorter. Demeurons fidèles à notre Dieu sans avoir peur de rien. En nous adonnant à nos activités de vente, demeurons fidèles à Dieu et n’adorons plus rien d’autre que lui. Contemplons également chers frères et sœurs l’espérance d’Azarias et laissons-nous exhorter. Demeurons dans l’espérance en nous attachant à Dieu par la prière. Votre commerce peut parfois être confronté à d’énormes difficultés, à des attaques de tous genres, tenez bons et soyez dans l’espérance. Priez Dieu sans vous lasser. Peut-être avez-vous déjà beaucoup prié mais votre attente reste toujours inassouvie. Chers frères et sœurs, je vous dis aujourd’hui, reprenez encore le chemin de la prière sans vous lasser. Dites à Dieu, comme Azarias, ne nous laisse pas dans la honte. Agis envers nous selon ton indulgence et l’abondance de ta miséricorde. Délivre-nous en nous renouvelant tes merveilles. Notre Dieu n’oublie jamais les siens. A petits coups, il vous revêtira. Azarias a connu l’expérience du feu et c’est du milieu de la fournaise qu’il éleva la voix vers son Dieu qui l’exhaussa. Laissons donc le temps à Dieu de nous relever patiemment et posément, plutôt que de nous précipiter dans une réussite comparable à un feu de paille qui briserait notre relation à Dieu », a-t-il recommandé. Poursuivant son exportation, le célébrant a insisté aussi sur l’évangile du jour qui évoque la limite du pardon, une préoccupation soulevée par Pierre. Dans sa prédication, le père célébrant a indiqué qu’à travers l’évangile, Jésus, en répondant symboliquement à Pierre et directement aux chrétiens d’aujourd’hui, veut qu’il faut pardonner sans calculer. « Aucune faute ne marque de limite à la miséricorde divine autant notre pardon doit se faire inventive », a-t-il souligné.
Les exhortations du curé
Il a par la suite émis le souhait qu’en ce temps de carême, les frères et sœurs, fassent l’effort de satisfaire le jeûne de la rancune avec ses corollaires de la jalousie, la médisance, les critiques et les mesquineries. « Ouvrons nos cœurs à l’Esprit Saint afin qu’il nous illumine de sa lumière pour que le pardon soit toujours accordé à nos offenseurs », a-t-il insisté. Pour finir, il a prodigué quelques conseils aux fidèles. « Dans votre rapport les uns avec les autres, il arrivera surement des moments de malentendus, de disputes et de graves déchirures liées aux âneries. Mais n’oubliez jamais que ce qui vous unit est largement plus noble que ce qui peut vous désunir. Sur ce, que chacun emprunte le chemin d’humilité qui conduit au pardon. C’est en cela que vous montrerez véritablement à la face du monde que vous êtes tous chrétiens. Offrir le pardon n’est pas un acte de lâcheté. Mais un acte de délivrance intérieur, d’ouverture du cœur fermé sur l’amertume et la haine vis-à-vis de l’autre. Pardonner n’est pas une chose facile. Mais le maître nous le demande autant que possible surtout quand nous nous souvenons que nous ne méritons pas le pardon de Dieu. Il n’est pas inutile de nous intéresser au point du départ de la parabole du débiteur insolvable dans l’Evangile. Un roi voulait régler ses comptes avec ses serviteurs. Pareille phrase ne saurait nous laisser indifférent dans le contexte qui nous rassemble en ce jour. Concrètement, il faut nous demander comment faisons-nous nos comptes de vente ? Nos ventes ne sont-elles pas soumises à la surenchère ? Le désir d’escroquer l’autre ne tente-t-il donc pas souvent ? Bien aimés du Seigneur. La vérité, la justice et la charité doivent régner au cœur de notre commerce. Là aussi, Dieu attend notre témoignage ». A l’issue de la messe, le maire de Bohicon, Rufino d’Almeida s’est réjoui de la tenue effective de cette fête dont d’aucuns avaient chanté le requiem. Très attaché aux valeurs des femmes, le maire n’entend pas mettre cette retrouvaille sous boisseau. Bien au contraire, il pense lui donner un caché spécial. A en croire les confidences de Josée Yéou, le responsable du marché de Bohicon, un tissu à l’effigie du marché sera confectionné l’année prochaine pour personnaliser la fête.
Zéphirin Toasségnitché
(Br : Zou-Collines)