Tel un serpent de mer, la question revient souvent au-devant de l’actualité. Combien gagne un ministre sous le nouveau départ ? Faute d’information officielle sur le sujet, des chiffres faramineux sont avancés au sein de l’opinion. Interrogé sur la question, Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement a apporté quelques clarifications.
Le salaire des membres du gouvernement est une préoccupation récurrente au sein de l’opinion. Qu’il soit légitime ou pas, le sujet intéresse beaucoup de citoyens qui nourrissent un intérêt particulier sur la question. Pour beaucoup, le mystère qui entoure la question contraste avec la dynamique de clarté de transparence affichée par le régime du nouveau départ. Au cours d’une conférence de presse qu’il a donnée sur la revalorisation des salaires intervenue quelques jours plus tôt, le Secrétaire général adjoint, porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, a été invité par un journaliste, à apporter quelques éclaircissements sur les salaires des membres du gouvernement. Des explications fournies par le conférencier, il ressort que les ministres sont rémunérés sur la base d’un décret datant de 2006. Ce décret, a poursuivi le porte-parole, n’a pas été modifié et est donc toujours d’actualité. Autrement dit, c’est sur la base des dispositions du décret que sont rémunérés les membres du gouvernement. Cependant, nuance-t-il, quelques aménagements ont été apportés au décret relativement aux primes et autres avantages que percevaient les ministres. Certains avantages prétendument exagérés ont été supprimés à en croire le porte-parole du gouvernement. Ces avantages ne cadrent certainement pas avec l’option du gouvernement de rationaliser les dépenses publiques. Ce qui justifie leur suppression pure et simple. Au nombre des avantages supprimés d’après Wilfried Léandre Houngbédji, figurent le bon de carburation, les primes d’ateliers et de conférences auxquels les ministres n’auraient pas pris part. Selon les confidences du porte-parole, les ministres percevaient systématiquement des primes pour n’importe quelle activité organisée par leurs ministères, qu’ils aient été présents ou non. Ces avantages arrachés aux ministres ont conduit l’Etat à faire un effort supplémentaire en ce qui concerne leur rémunération nette, a indiqué le porte-parole qui n’a toutefois pas dévoilé le montant exact du salaire qui selon lui reste liée à l’individu est donc confidentielle. A l’aune de ces clarifications, on peut déduire que la rémunération des ministres du gouvernement du nouveau départ est largement au-dessus, des 1.703.518 Fcfa que devrait gagner le membre du gouvernement suivant les dispositions de l’ancien décret.
Position du chef de l’Etat sur les salaires politiques
A la faveur de la récente rencontre entre le Chef de l’Etat et les partenaires sociaux, mardi 8 décembre 2022, la question des salaires est revenue à la surface des échanges. Sur la préoccupation des représentants des organisations syndicales, Patrice Talon a notamment indiqué que la vertu et la bonne gestion restent le minimum qu’on pourrait exiger de tout fonctionnaire politique. A l’en croire, ce que gagnent les autorités politiques les met à l’abri du détournement. Du coup, certains avantages faramineux qui leur étaient accordés, ont été supprimés. Le chef de l’Etat a notamment confié qu’il n’y a plus de bons d’essence et autres primes exorbitantes qui alourdissaient jadis, le train de vie de l’Etat. « Quand on fait l’effort de rationnaliser et d’instaurer la bonne gouvernance, prenez au moins la peine d’encourager », a lancé le chef de l’Etat aux partenaires sociaux en affichant sa détermination à mettre fin à la pagaille qui caractérisait la gestion des affaires publiques. « On ne va pas rester éternellement un pays de pagaille, de vol de corruption », avait-il martelé.
Abdourhamane Touré