Dans un passé pas très lointain, il est aisé de relever une augmentation des cas d’accidents sur nos routes pendant les périodes de fin d’année. Un constat dû à la pression psychologique qu’induit cette période avec son corollaire de rumeurs à relents mystiques. Depuis quelques années et selon les données du Centre national de sécurité routière (Cnsr), le taux d’accidents enregistrés au cours de l’année 2024, est en baisse comparativement à ceux des années précédentes.
Selon une croyance populaire bien répandue dans la mentalité collective, Dieu ferait un bilan à la fin de chaque année civile. Selon les défenseurs de cette thèse, ce fameux bilan se matérialise par une série de catastrophes qui se produisent en fin d’année avec à la clé, des morts en cascade, signe d’une prétendue sanction divine contre des personnes qui se seraient illustrées dans certains travers au cours de l’année de référence. Cette « purge » qui ne dit pas son nom, se manifesterait également sur nos axes routiers par les accidents qui y sont enregistrés à l’approche des fêtes de fin d’année. Interrogé sur la question, Georges Anagonou, chef service communication et coopération du Centre national de sécurité routière (Cnsr), a confirmé que cette lecture des choses, était très répandue dans nos sociétés. Cependant, poursuit-il, le Cnsr travaille, depuis quelques années, à déconstruire cette thèse par des actions de sensibilisation que mène la structure sur le terrain. En effet, à en croire le cadre du Cnsr, la sécurité routière se base essentiellement sur la sensibilisation. Elle se traduit par la communication avec les usagers. Selon Georges Anagonou, une comparaison des statistiques du 1er trimestre 2023 et celles du 1er trimestre 2024, laisse constater une tendance baissière du nombre d’accidents. A titre illustratif, sur l’ensemble du territoire national, une baisse de 10% du taux d’accidents a été notée en 2024. Pour ce qui est spécifiquement de la ville de Cotonou, le chef service communication et coopération du Centre national de sécurité routière, a indiqué que les statistiques ont révélé une baisse de 19%. De même, l’envoi des motocyclistes sur la piste cyclable a drastiquement réduit le taux d’accidents depuis l’application de cette mesure. De 26 décès au minimum enregistrés chaque fin d’année, le nombre de décès consécutifs aux accidents est désormais de 6. Ce constat souligne-t-il, est dû aux travaux d’asphaltage et d’aménagements routiers effectués par le gouvernement. Curieusement, selon le cadre du Cnsr, cette tendance positive semble être contrebalancée au 3ème trimestre de cette année 2024 où on semble noter une recrudescence des d’accidents de route. Faux, rassure le cadre du Cnsr qui dénonce une psychose créée par les réseaux sociaux.
Le Bénin bon élève en matière de sécurité routière
Aux dires de Georges Anagonou, le Cnsr organise au cours de l’année, une série de campagnes de sensibilisation à l’endroit des usagers de la route. Ces différentes campagnes qui sont initiées en fonction des contextes, conscientisent un tant soit peu les usagers de la route qui adoptent des attitudes plus ou moins responsables. Cela, avec l’appui des agents de la police républicaine dont la présence est dissuasive sur les routes. La célébration de la journée de souvenir des victimes d’accidents et la journée africaine pour la sécurité routière sont par ailleurs des activités inscrites dans l’agenda du Cnsr et à l’occasion desquelles, les sensibilisations sont renforcées sur le terrain. Cette année par exemple, a confié Georges Anagonou, l’Union africaine a relevé que le Bénin fait partie des pays qui célèbrent régulièrement ces deux journées. Ce qui en fait un bon élève en la matière.
Gabin Goubiyi