Le deuxième dossier inscrit au rôle de la session criminelle le premier jour, lundi 19 mai 2025, concerne une affaire de viol sur une mineure de 15 ans dans la grande salle d’audience du Tribunal de première instance de deuxième classe de Lokossa.
Les événements se sont déroulés en 2020 dans le village de Kouivonhoué, Commune de Lalo, dans le département du Couffo. Un homme âgé de 34 ans a ciblé une jeune fille de 15 ans. Sous prétexte de lui offrir une vie meilleure au Nigeria avec un emploi de domestique, il a réussi à la convaincre de le suivre. La victime, probablement issue d’un milieu modeste, a mordu à l’hameçon, espérant échapper à la pauvreté.
Profitant de l’absence de la mère de la jeune fille, l’accusé lui a demandé de le rejoindre chez lui avec quelques affaires. Dès son arrivée, il l’a séquestrée, l’empêchant de rentrer chez elle ou de contacter sa famille. Cette détention illégale a duré près de deux semaines.
Pendant cette période, l’homme a abusé d’elle sexuellement à plusieurs reprises, exploitant son isolement et sa vulnérabilité. Pour légitimer la situation, il l’a présentée à son entourage comme son « épouse », créant une fausse apparence de relation consentie.
Réquisitions du ministère public vs décision du tribunal
Le parquet a requis 15 ans de réclusion criminelle et 500 000 FCfa d’amende et 1 000 000 FCfa de dommages-intérêts pour la victime. Le ministère public a estimé que les circonstances aggravantes (séquestration, minorité de la victime) justifiaient une peine sévère.
Verdict du tribunal
Le Tribunal a condamné l’accusé à 5 ans de prison seulement (soit 3 fois moins que les réquisitions), 200 000 FCfa de dommages-intérêts (soit 5 fois moins que la demande du parquet).
Le parquet a immédiatement fait savoir son intention de faire appel de cette décision.
Pour la circonstance, le Tribunal était composé de Serdjro Michelle Arielle Djibodé comme présidente, de Ahissou Gérôme Houndjenoukon, Hervé Adoukonou, Éric Shéyi Déguénon et Maëlle Ariane da Trinidade comme assesseurs. Le ministère public était constitué de Nicoli Giovani Judicaël.
Le greffier a nom Me Rodrigue Agbohouessi.
Le parquet va-t-il obtenir gain de cause ? La victime sera-t-elle mieux indemnisée ? Affaire à suivre.
Jean Eudes Chicha (Br Mono-Couffo)