Alors que les opposants soulignent avec véhémence l’inefficacité du social porté par le régime Talon, la population se réjouit et enchaîne en crescendo les remerciements pour les nombreux bienfaits obtenus des actes fortement louables du gouvernement de Cotonou. De 2016 à 2022, les voyants sont au vert pour le social version ‘’Nouveau départ’’.
La continuité du prêt aux plus pauvres
Le second quinquennat du gouvernement de Patrice Talon n’a pas changé l’angle de perception du microcrédit qui consiste à prêter aux plus pauvres. « Prêtez aux plus pauvres : mais c’est surtout, permettre à ceux qui n’ont pas accès aux services bancaires classiques de pouvoir emprunter. Si je suis une dame dans un village et je veux emprunter 30 mille francs Cfa pour faire un commerce de bouillie, par exemple ; qui peut bien me le prêter ? Je ne suis pas bancable. nous allons l’appeler inclusion financière. C’est là qu’intervient le microcrédit Alafia. Il est un outil conçu pour aider les personnes n’ayant pas la capacité de traiter avec les structures bancaires. Aujourd’hui, il faut se féliciter ; car le Bénin est en tête des pays de l’Uemoa en termes d’inclusion financière avec un taux de 88 % », a expliqué le numéro 1 du social au Bénin.
Tirant une belle leçon des expériences fâcheuses de l’expérimentation du microcrédit sous les autres régimes, le gouvernement du ‘’Nouveau départ’’ travaille constamment sur l’éducation financière. En effet, au niveau du Ministère, il y a une structure dénommée Direction de la promotion de la microfinance qui s’occupe de l’éduction financière. « Si on octroie des crédits à des personnes qui n’ont pas reçu une éducation financière et qui ne savent pas l’utiliser, on ne peut pas avoir les résultats escomptés. C’est pour cela qu’on a mis en place des stratégies et même des outils de mise en œuvre de l’éducation financière. Le mois passé, nous avons formé 150 animateurs des Systèmes financiers décentralisés (Sfd) avec des boîtes à images, des tutoriels, les guides de l’apprenant et du formateur pour leur permettre de pouvoir, dans différentes langues, donner l’éducation financière qu’il faut pour que les microcrédits soient utilisés à bon escients », a précisé la ministre Véronique Tognifodé. A titre illustratif, le Fonds national de la microfinance (Fnm) a organisé le mardi 5 avril 2022 au Centre de documentations et d’informations juridiques (Cdij) à Cotonou, un atelier de formation à l’attention des animateurs (agents) des Systèmes financiers décentralisés (Sfd) partenaires. Cet atelier a été couplé avec la remise symbolique des outils didactiques et pédagogiques à ces derniers. Cette rencontre a pour ambition, entre autres, de créer un pool d’animateurs compétents en éducation financière et digitale, renforcer les compétences des opérationnels des Sfd en technique et pédagogie d’animation des séances d’éducation financière et digitale des bénéficiaires du Microcrédit Alafia, permettre aux opérationnels des Systèmes financiers décentralisés (Sfd) de maîtriser les outils et les thématiques d’éducation financière et digitale élaborés par le Fonds national de la Microfinance (Fnm).
À l’ouverture dudit atelier, le Directeur général du Fnm d’alors, Abdou Rafiou Bello, a signifié que la formation en éducation financière constitue une étape importante dans le processus de mise en œuvre du Microcrédit Alafia. « …Comme vous le savez, l’administration du produit se fait à travers un certain nombre d’étapes dont la phase ultime, avant le décaissement des crédits, constitue la formation des bénéficiaires pour la bonne gestion de leurs activités. A cet égard, le Fnm a conçu dans un premier temps un guide d’éducation financière mis à la disposition des Sfd. Pour renforcer la communication, le Fnm a ensuite élaboré une stratégie d’éducation financière et digitale des bénéficiaires qui prévoit : la conception et la mise à la disposition des outils didactiques et pédagogiques aux Sfd partenaires pour l’animation des séances d’éducation financière et digitale des bénéficiaires du Microcrédit Alafia ; la formation des formateurs permettant la constitution de pool d’animateurs compétents en éducation digitale ; le suivi de la qualité des actions d’éducation financière et digitale des Sfd partenaires. L’atelier de ce jour consacre le lancement de la formation des formateurs et animateurs des Sfd. Il regroupe les agents opérationnels des Sfd partenaires du Microcrédit Alafia dans les quatre départements du sud que sont l’Atlantique, le Littoral, l’Ouémé et le Plateau », a-t-il déclaré.
Bienvenue Agbassagan
Suite dans la prochaine parution
Les réponses de Véronique Tognifodé sur le microcrédit expérimenté sous Patrice Talon (Suite de la parution du vendredi 12 août 2022)
Les remboursements posent-ils problème ?
Les remboursements continuent toujours. Avant la digitalisation, c’était des dossiers manuels. La digitalisation a résolu, un peu, le problème des remboursements. On peut savoir aujourd’hui, avec exactitude, qui n’a pas remboursé.
Y a-t-il un suivi des bénéficiaires des crédits pour que les activités dans lesquelles elles s’investissent leur permettent réellement de pouvoir rembourser les crédits ?
Chaque année, nous formons environ trente mille (30.000) personnes à travers l’éducation financière, une activité inscrite dans notre Plan de Travail annuel. Cela leur permet de savoir comment rembourser les crédits, comment rembourser à temps et comment mener des activités génératrices de revenus.
Quel bilan peut-on faire dans le domaine de la promotion de la Microfinance ?
Au Bénin, le taux de bancarisation est de 22,5%. Ce qui est très faible, c’est vrai, mais par rapport aux autres pays de l’Uemoa, c’est un taux qui est dans la fourchette de la moyenne (19,3%). Maintenant, quand on rajoute les services de microfinance, on se rend compte que le taux augmente à 78,7%. Cela veut dire que le taux de bancarisation élargi est vraiment maximal. Et cela prouve l’intérêt de la Microfinance pour améliorer l’accès de la population aux services de banque. Car, si on prend dix (10) personnes, on se rend compte que seulement deux (2) ont accès aux services de banque. Il faut pouvoir aussi aider les autres. Et donc, il faut promouvoir la microfinance.
Mais quand on fait l’état des lieux au Bénin, on se rend compte qu’il y a beaucoup de Systèmes financiers décentralisés (Sfd) qui ne se portent pas bien et d’autres qui exercent parfois en marge de la réglementation. Tout cela fragilise le système financier.
Avec l’aide du Ministère de l’économie et des finances, nous avons pu procéder à la fermeture de deux tiers de ces Sfd qui étaient illégaux ce qui nous a permis d’assainir le milieu. Quand on regarde les chiffres de l’Insae, on voit qu’il y a une réduction de 720 à 150 Sfd en 2019. Et comme je vous le disais tout à l’heure, il y a l’éducation financière qui permet de former trente mille personnes par an, par nos services et, le renforcement des capacités d’environ 25 responsables des Système financiers décentralisés par an. Il y a également d’autres sessions de formation pour savoir comment gérer les Systèmes financiers décentralisés et pour favoriser la professionnalisation du milieu.La Stratégie nationale d’inclusion financière est en cours de finalisation. Il y a une stratégie régionale mais le Bénin n’avait pas sa stratégie nationale. Elle va nous permettre de projeter nos priorités sur les prochaines années et principalement, notre politique d’inclusion financière ; d’assainir, de promouvoir et d’aider au déploiement de plus de Systèmes financiers décentralisés pour pouvoir absorber le besoin de la population qui est quand même très fort (environ 8 personnes sur 10).