Nouveau rebondissement dans l’affaire de l’avocat interpellé par les agents de la police républicaine, le 29 septembre dernier. Hier, mardi 09 novembre 2021, le procureur spécial de la Criet, a rendu publique une déclaration dans laquelle, il expose les circonstances de l’interpellation de Me Enosch Chadaré. Selon l’exposé de Mario Mètonou, l’interpellation de l’avocat se justifie par les agissements de ce dernier lors des enquêtes. Des éléments nouveaux qui plongent davantage ce membre du barreau béninois.
C’était l’une des réactions les plus attendues depuis l’éclatement de ce dossier le week-end écoulé. A la suite de l’exposé du Conseil de l’ordre des avocats du barreau, le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) est monté au créneau hier. Dans une déclaration de presse abondamment relayée sur les réseaux sociaux, Mario Mètonou a exposé sa part de vérité dans ce dossier qui fait grand bruit au sein de la république. De l’exposé du représentant du ministère public près la juridiction spéciale basée à Porto-Novo, il ressort que l’intégralité des faits n’a pas été livrée à l’opinion par l’avocat prétendument victime de ‘’violence, de traitements inhumains et de garde à vue arbitraire’’. Du récit des faits par leprocureur spécial, on retient que contrairement aux déclarations du conseil de l’ordre, l’avocat n’a pas pu produire la preuve de sa constitution à la défense de son prétendu client qui serait le propriétaire du magasin où sont entreposés, les 2,575 tonnes de cocaïne saisis. Il serait plutôt commis à la défense des intérêts du nommé Philippe Assah, un membre de la bande actuellement recherché dans un autre dossier de 780 kilogrammes de cocaïne. Aux dires du procureur spécial, après s’être transporté sur les lieux, Maître Enosch Chadaré aurait entrepris de briser le double cordon de sécurité qu’il a fait installer sur les lieux d’enquête. C’est alors qu’il se serait heurté à l’opposition des forces de défense et de sécurité déployés sur les lieux. Il a sans désemparer entrepris de filmer la scène, ce qui lui a valu son interpellation et sa mise sous convocation que le procureur spécial dit avoir ordonné.
La justice attendue pour démêler les écheveaux
C’est la confusion totale qui s’est désormais installée dans cette affaire. Après la sortie médiatique du procureur spécial de la Criet, l’opinion publique a du mal à situer la vérité dans ce dossier. C’est désormais la parole des avocats contre celle du ministère public. Du coup, beaucoup de questions agitent les esprits. Pourquoi c’est maintenant que tous ces déballages sont faits sur la place publique alors même que les faits se sont produits il y a plus d’un mois ? Quelle est la nature des démarches effectuées par l’ordre des avocats jusque-là pour faire réparer le préjudice subi par leur membre ? Pourquoi Me Enosch Chadaré n’a pas répondu à la convocation qui lui avait été remise pour le 04 octobre 2021 ? A quoi doit-on désormais s’attendre dans ce dossier ? Autant de zones d’ombre que seule la justice pourra éclaircir. Visiblement, cette affaire n’a pas fini de révéler tous ses secrets.
Gabin Goubiyi